L’Imaginarium du Docteur Parnassus

Sous ce titre improbable se cache, comme vous le savez sûrement, le dernier bijou de Terry Gilliam. Oui, celui des Monthy Python et accessoirement cinéaste maudit.Sacré Graal représentant depuis mes jeunes années le summum de la créativité et de la drôlerie en matière de film comique, j’ai aussi adoré plein d’autres films des Monty Python et de Terry Gilliam, surtout les plus déjantés d’entre eux, Jabberwocky, Bandits, Bandits… Mais, je l’avoue, je ne suis allée voir ni Le baron de Münchausen, ni Brazil. Pas eu l’occasion ou l’envie à l’époque, et ça n’est pas repassé au cinéma depuis.

C’est, attirée par la critique de mon journal-pour-filles-stupides (elles ont beau être stupides, elles savent quand même lire, et ne regardent pas que la télé) et les quelques images glanées sur internet que j’ai affronté la nuit et le froid pour aller voir (roulement de tambour) L’Imaginarium du Docteur Parnassus.

Première impression : c’est beau ! Les premières images nous transportent dans un Londres intemporel, tendance fantasy, avant de réaliser que l’action se passe de nos jours. Un camion fantastique tiré par deux chevaux noirs, se transforme en quelques tours de cabestan en une baraque de foire scintillante et magique. Ceux d’entre vous qui ont eu la chance de voir “La Véritable Histoire de France” de Royal de Luxe noteront l’analogie avec les décors de carton pâte qui se déplient pour créer un univers hors du temps.

Le Dr Parnassus (qui rappelle autant Gandalf que Dumbledore), sa fille, Valentina, le nain Percy et Anton composent la troupe de ce petit théâtre ambulant. Je ne vous raconte pas l’histoire, parce que j’espère bien que vous irez voir le film. D’ailleurs, je n’ai pas tout compris, mais ça n’a aucune importance, l’essentiel est ailleurs.

Les acteurs sont exceptionnels. Comme vous le savez sans doute, confronté au décès de son acteur principal (Heath Ledger) au milieu du tournage, Terry Gilliam l’a remplacé par 3 autres acteurs, et non des moindres : Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrel… Je pense que dans le film ces différents acteurs sont censés représenter les différents aspects de la personnalité du personnage. Dans les faits, j’ai eu du mal à savoir qui jouait à tel ou tel moment.

Les autres acteurs sont à l’unisson, avec une mention spéciale pour le nain (Verne Troyer, mini moi dans Austin Powers) le diable (Tom Waits) et pour Valentina, jouée par Lily Cole, dont le visage en forme de coeur est tellement incroyable qu’on la croirait sortie tout droit d’un conte de fées.

 L’esthétique du film est très contes de fées d’ailleurs, avec un côté récup et déglingué que j’adore. J’ai lu pas mal de critiques négatives sur le côté cheap des effets spéciaux et des images de synthèse, honnêtement je ne l’ai même pas remarqué.

Vous pouvez voir plusieurs extraits sur allocine.fr 

Voilà, j’espère que vous vous régalerez autant que moi…

Nosfell au Poste à Galène

Non, non, rien à voir avec “Les aristocrates à la lanterne”… Nosfell, c’est un de mes chanteurs préférés. Quand je dis chanteur, c’est un peu réducteur.Nosfell c’est le créateur d’un univers cohérent et mystérieux, le Klokochazia. Ce pays a une langue, le klokobetz, des légendes, des histoires. Ce sont ces histoires que raconte Nosfell, en anglais, en klokobetz, rarement en français. Il a une voix incroyable, capable de passer du plus grave au plus aigu, avec des registres très variés. En écoutant ses disques c’est impossible d’imaginer qu’il n’y a qu’un chanteur. Il joue aussi de la guitare, et est accompagné par Pierre Le Bourgeois au violoncelle.

La première fois que je suis allée l’écouter, il était sur scène avec le violoncelliste, et à eux deux, ils créaient un univers sonore extrêmement complexe avec l’aide d’un sampler (je crois que ça s’appelle comme ça). C’était magique et merveilleux.

Depuis, j’ai acheté ses deux premiers disques, que j’ai quasiment usés. Le troisième est sorti en juin, je ne l’ai pas encore écouté. Mais je vais le découvrir en live, puisque Nosfell passe vendredi 9 octobre à Marseille au Poste à Galène.

Il reste des places, alors si vous avez envie de découvrir un musicien hors du commun, c’est l’occasion.

Un lien sur son site pour écouter des extraits de son dernier album : c’est là

500 jours ensemble

Exceptionnellement, j’ai délaissé ce soir les tomates et la compta qui meublent en ce moment mes journées, et je suis allée au cinéma. Au cinéma ! Ca devait bien faire 6 mois que je n’y avais pas mis les pieds, c’est pas comme ça que je vais amortir ma carte d’abonnement…J’avais choisi un film dont la critique, dans mon journal-pour-filles-stupides (j’assume) m’avait plu. J’ai donc profité du départ pour le grand nord de mon homme pour aller au cinéma toute seule, comme au bon vieux temps où j’y allais tout court. Je suis donc allé voir “500 jours ensemble”, et je me suis régalée.

C’est un film impressionniste sur l’amour, sur les petits moments merveilleux, sur la façon différente dont chacun le vit, sur l’euphorie des premiers instants et la détresse de la fin. C’est tellement vrai et tellement bien joué qu’on voit les coeurs battre à l’écran.

La construction du film est originale, décousue et pourtant cohérente comme les souvenirs, parfois décalée, mais toujours juste. On rit souvent aux éclats.

Les acteurs, que bien sûr je ne connaissais pas, sont exceptionnels, Zooey Deschanel et Joseph Gordon-Levitt sont Summer et Tom, le couple d’amoureux. Autour d’eux les deux amis de Tom, ses collègues, sa petite soeur, tous excellents aussi.

J’allais oublier de parler de la musique qui est géniale. Demain, j’achète la BO.

Un petit extrait qui m’a fait rire (je précise pour ceux que ça surprendrait que les héros sont chez Ikea).
http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces/500-jours-ensemble,117872-video-16351

Voilà, si avec tout ça vous n’allez pas voir le film, ce ne sera pas de ma faute ! Et dîtes moi si ça vous a plu.

Entre deux caisses, le bonheur

Sous ce titre sibyllin, un boys band de cinquantenaires (voire plus ?), 4 mecs bourrés de talent qui nous ont enchanté pendant 3 petits 1/4 d’heure bien trop courts en ce mémorable après midi du 20 septembre.

Moi, j’ai de la chance, ça fait longtemps que je les connais et que je les aime. Pour le public de Bouc Bel Air qui les découvrait, ce fut une révélation, si j’en crois le tonnerre d’applaudissements et la standing ovation spontanée à la fin de leur concert. Une standing ovation, salle des Terres Blanches à Bouc Bel Air ? Pour un groupe de cinquantenaires un peu anars ? Eh oui…

Il faut dire que la poésie et l’humour de leurs textes, la légèreté et la suavité de leurs mélodies, le justesse de leurs voix ne sont rien par rapport à la sympathie qu’ils déclenchent.

Ils repasseront l’an prochain à Bouc. Heureusement parce qu’ils me manquent déjà. En attendant, je pourrais aller les écouter, mais c’est loin (ils ne tournent guère dans la région). Pour me consoler j’ai acheté leur dernier CD et il tourne en boucle sur ma platine.

Je vous donne l’adresse de leur site où vous pourrez écouter 3 titres et mater une petite vidéo. Et rendez-vous à Bouc Bel Air… Ou plus tôt ailleurs, vous trouverez leur agenda sur leur site.

http://entre2caisses.free.fr/index.php

Quelques images prises dimanche par Caroline.

Recettes de fin d’été

Non, l’été n’est pas encore tout à fait fini, mais après les orages de ces derniers jours, on sent insensiblement que l’automne va finir par arriver… Non que je me plaigne ! Cette année, enfin, l’été a été un vrai été, où il a fait chaud, voire très chaud, et pas juste pendant 15 petits jours…Mais les meilleurs choses ont une fin (sauf, comme on le sait, le saucisson qui en a deux) et inexorablement les nuits deviennent plus fraîches et la température moins brûlante pendant la journée. Snif…

Est-ce cette fin de canicule qui me pousse à cuisiner plus riche ? Toujours est-il que ces derniers jours j’ai testé deux nouvelles recettes appartenant moins au registre de la grosse chaleur.

Tarte aux pommes – caramel au beurre salé

La première est une tarte, inspirée de la tarte aux pommes d’Alain Passard dont la recette a été publiée dans l’avant dernier numéro de Régal. J’en ai repris l’idée des pommes gaufrées, et puis j’ai fait à ma façon (ça alors !)

Sur un fond de pâte brisée que je n’ai pas fait cuire avant, j’ai étalé un caramel au beurre salé (voir recette ci dessous). Puis j’ai évidé des pommes sans les peler et je les ai coupées en tranches fines à la mandoline, en les tournant d’un 1/4 de tour à chaque fois, pour obtenir un effet gaufré (comme des chips gaufrettes).

J’ai juste posé les pommes sur le caramel, en essayant de faire joli, j’ai parsemé de noisettes de beurre salé et d’un peu de cette merveilleuse cassonade vendue sous la marque Alter Eco (à défaut, de la vergeoise devrait faire l’affaire).

30 mn au four, et voilà le résultat.

C’était un test et bien c’est super bon. Même belle-maman qui fait profession de ne pas aimer les gâteaux sucrés en a repris en disant “c’est sucré mais c’est trop bon”. Et ça, c’est vraiment la consécration ultime…

Pâtes aux noix, sauce au Comté

Pas de photo en revanche pour la recette improvisée hier soir avec Caroline. Une amie nous avait rapporté de Savoie des pâtes aux noix. Du coup, on s’est dit qu’une petite sauce au comté ferait merveille dessus.

Donc après avoir fait fait revenir un oignon émincé très fin, on a rajouté dans la poêle un bon peu de crème fraîche épaisse, du vieux comté râpé, un soupçon de muscade râpée, et vers la fin quelques noix grossièrement écrasées.
Ca donne une sauce extrêmement goûteuse, assez courte, qui se marie divinement aux pâtes aux noix. Elle est tellement bonne que je pense qu’on va la recycler pour accommoder toutes sortes de viandes blanches, à commencer par des escalopes de poulet.

Caramel au beurre salé

Faire fondre avec très peu d’eau 150 g de sucre et attendre qu’il caramélise. Ajouter alors 25 g de beurre salé puis 125 g de crème fraîche liquide (fleurette). Le caramel va se révolter contre cette intrusion en faisant de grosses bulles, mais il va vite se calmer si vous continuez à remuer, toujours sur le feu. Quand c’est redevenu lisse, c’est bon, vous pouvez éteindre le gaz.  Ce caramel épaissit en refroidissant, et devient crémeux.

C’est bon avec tout, et particulièrement à la cuiller…

Coup de foudre pour Le Garde

Non ce n’est pas Lady Chatterley… Chez le Garde est un restau de Vauvenargues que je viens de découvrir. J’en entendais parler depuis longtemps, à chaque fois que je passais devant je me disais que je devrais y venir, et voilà c’est fait, et je pense que ce n’est que le début d’une longue histoire.

Tout dabord un cadre idyllique, à l’entrée de Vauvenargues, derrière la Sainte Victoire. Une grande terrasse qui hésite entre la déco recup – kitsch et la tente berbère (mais c’est très réussi). Un terrain de boules attend les joueurs, un petit coin salon, un hamac… on s’y sent tout de suite comme chez soi.

La carte est très simple : une grande ardoise. On n’a pas le choix des entrées, puisque c’est un assortiment :
– croustade de chèvre au miel (délicieuse)
– mini pastilla (splendide)
– gaspacho (manque un peu de sel)
– petit mesclun
– melon et magret de canard salé

C’est très joli, et très bon.

Plein de plats à choisir ensuite… J’opterai pour le tajine d’agneau aux fruits secs, une vraie merveille de goût et d’onctuosité. En fait c’est carrément une souris d’agneau confite, servie dans une sauce aux fruits secs parfumée, sucrée salée. Un délice !

Philippe a choisi des gambas, que je n’ai pas prises en photo, mais dont la présentation était superbe aussi, et qui paraît-il étaient succulentes.

J’aurais pu choisir aussi un tajine de poulet au citron confit, une daurade ou un loup grillé, un magret de canard au miel… et d’autres que j’ai oubliés. Ce sera pour la prochaine fois !

Au moment des desserts, une nouvelle ardoise, mais je n’avais déjà plus du tout faim. J’ai juste pris l’assortiment de sorbets : mangues, cassis, citron vert, absolument exquis tous les trois.
Philippe a craqué pour le Tiramisu aux fraises, et Caroline pour  le Trianon.

Pour accompagner ce repas de fête, on a testé le rouge du Domaine de la Lauzade, et c’était un excellent choix (15 € la bouteille de 50 cl, 22 € la grande) !

Le menu est à 25 €, ce qui franchement vu la qualité des plats est étonnant.

Voilà donc ma nouvelle adresse préférée…

Chez le Garde,
Quartier des Plaines (à l’entrée de Vauvenargues en venant d’Aix)
Tel. 04 42 24 06 82

Le site du restaurant : http://www.chezlegarde.com/

Chroniques arméniennes : et les arméniens dans tout ça ?

Eh oui… Si je voyage, c’est pour voir des paysages magnifiques, mais aussi pour rencontrer les gens qui habitent ces paysages.

Et même si je ne suis pas très liante (heureusement je voyage généralement avec un grand communiquant devant l’éternel) ce qui fera la différence entre un voyage merveilleux et un voyage très bof, ce n’est pas tant les paysages que les gens que nous aurons croisés. J’avais lu que l’accueil en Arménie est exceptionnel. C’est vrai, mais je dirais quand même un poil moins qu’en Thaïlande ou à Cuba. C’est aussi moins vrai en ville que dans les villages. Et en plus, cette fois ci, nous voyagions en groupe, ce qui ne facilite pas les contacts. Dans les coins touristiques (Noradouz, Erevan) pas mal de gamins ou de vieilles dames nous proposaient de façon insistante des dessins ou des chaussettes tricotées main. Ce n’est pas le Maroc, loin de là, mais ça m’agace.

Il faut faire la part des choses : c’est vrai que notre niveau de vie est à des années lumière du leur, et qu’on peut les comprendre, mais j’ai tellement détesté cette oppression continuelle au Maroc que je réagis violemment à ce genre de sollicitation.

Mais ce n’était qu’à certains endroits et de surcroît notre guide, la merveilleuse Arminée, était tellement géniale que nous avons eu l’impression d’être accueillis par le pays tout entier.

Je n’arrive pas à prendre de photos de personnes à l’étranger, j’ai toujours l’impression d’être au zoo si je prends des êtres humains en photo. Ce qui fait que je n’en ai aucune à vous montrer pour l’Arménie. Par contre, voici un lien sur un album de photos magnifiques, prises par une compagne de voyages, Babeth.

A propos des arméniens, une blague racontée par la guide qui nous a fait visiter le musée d’Erebouni :

Au moment de la distribution des nez, Dieu a appelé toutes les nations les unes après les autres et leur a demandé ce qu’ils désiraient.
Les italiens ont demandé un petit nez pour pouvoir faire des bisous.
Les allemands ont demandé un nez retroussé pour boire dans leurs choppes à bière.
et ainsi de suite jusqu’aux arméniens.
Les arméniens ont demandé : “Combien ça coûte ?” et Dieu à répondu que c’était gratuit. ” Bon, et bien alors, donnez nous le maximum ! “

Cette histoire que je n’aurais pas retranscrite si elle ne m’avait pas été racontée par une arménienne rend bien compte de l’humour des arméniens, et du regard qu’ils portent sur eux mêmes. Une autre réflexion symptomatique d’Arminée, à propos de la fabrication des noix confites : ” Il n’y a que des arméniens qui soient assez fous pour faire quelque chose d’aussi long et pénible”.
En même temps, on sent une grande fierté d’être arméniens, et dans certains domaines, d’avoir su tirer les leçons du passé pour ne pas commettre les mêmes erreurs.L’essentiel de ce que j’ai cru comprendre des arméniens vient d’Arminée. En effet, la communication avec mes rudiments de russe se limitait à peu de chose : une envie de savoir d’où nous venions, le fait que chaque arménien a un cousin qui vit en France, et que forcément ça crée des liens, beaucoup de gentillesse et d’intérêt pour les autres.

Encore une histoire qui nous est arrivée : la distillerie de tord-boyaux à base de fruits semble être une activité nationale, et nous avons rapidement découvert l’eau de vie de mûres (de mûrier, la “touth” par opposition à la mûre du roncier, la “moch”).
En ayant acheté quelques litres au coin d’un bois et les ayant rapidement éclusés, nous nous sommes mis à la recherche de nouvelles provisions. Or dans les magasins, de la vodka en abondance mais point d’eau de vie de touth. Nous avons fini par en demander (en petit nègre aidé de gribouillis) à l’épicier de Djermouk, qui nous a répondu (ah, le pouvoir du langage des signes) qu’il n’en avait pas, mais en aurait le lendemain.
Et le lendemain, non seulement il avait en effet une bouteille pleine pour nous (bouteille de récup, bien sûr), mais en plus il a vigoureusement refusé de nous la faire payer.

D’où l’intérêt de maîtriser au moins le “merci” en arménien, ce qui n’est pas de la tarte, puisque ça se prononce approximativement : chnorakaloutioune. Autant dire qu’il m’a fallu plusieurs jours pour y arriver…

Puisque je n’ai pas de photos à moi pour illustrer cet article, j’emprunte quelques photos à mes compagnons de voyage.

Ce très vieux monsieur, multi médaillé et complètement déphasé ramassait des sortes de bourgeons de pin à Djermouk. Il nous a fait comprendre par gestes qu’on pouvait les manger. C’est un peu âcre et résineux, avec une texture étrange mais pas mauvais. Il en ramassait des sacs plastiques pleins, sans nous prêter attention.  A part ses décorations, il était plus ou moins vétu de loques, et nous avons eu peur qu’il en soit réduit à ramasser ces bourgeons pour se nourrir. En fait Arminée nous a dit qu’ils servaient à la fabrication d’un alcool. (photo Aurélien)


Cette vieille dame vendait des bonnets tricotés main au cimetière de Noradouz. Des bonnets en vraie laine mais qui grattaient horriblement. Elles étaient plusieurs à proposer leurs ouvrages, et des enfants proposaient leurs dessins.
Les touristes étrangers comme nous n’étant pas légion en Arménie, je pense que leur négoce s’adresse avant tout aux touristes locaux. (photo Aurélien)

Ce joueur de Doudouk jouait dans le temple de Garni, et c’était absolument splendide. Le doudouk a une sonorité très grave et très poignante. Nous lui avons acheté un disque et un doudouk. Mais je suis tellement pas douée que contrairement à tous les autres, je n’ai jamais réussi à en tirer un son… Pour entendre le son du doudouk, une video youtube.  (photo Aurélien)

 

 

Un arménien n’entre pas dans une église sans mettre un cierge. Du coup l’intérieur des églises est souvent noirci de suie, et toute niche est recouverte de restes de cire fondue. (photo Aurélien)

 

Ce terrible chasseur d’ours est le guide qui nous a accompagné pour la randonnée (dans la boue) qui nous a conduite à Gochavank. Il ne parlait pas un mot ni de français ni d’anglais, je n’ai pas testé son russe. Il a fait toute la balade avec son sac plastique à la main, et ses bottes en caoutchouc prouvent que lui au moins était conscient des ruisseaux de boue que nous allions rencontrer et dans laquelle certains d’entre nous se sont enlisés… (photo Dominiqe P)


Ce couple était assis sur un banc devant sa maison dans un microspcopique village.  Philippe ne voulait pas prendre la photo en catimini, et il s’est souvenu d’une phrase d’Olivier Föllmi conseillant de parler aux personnes que l’on souhaite prendre en photo. Du coup il leur a demandé, et ils étaient super contents. Ils ont même joué le jeu à fond, et ont terminé avec la moitié du groupe sur les genoux ! Un bon souvenir et un plaisir partagé qui se voit sur la photo.


La seule photo faite par moi, à la demande des intéressés. A côté du caravansérail de Sélim, des arméniens en train de pique niquer avec barbecue, le dialogue s’établit, et s’ensuit une série de photos souvenir. Sur cette photo, de gauche à droite : Claudine, notre grande créatrice de liens, un arménien, notre Arminée, encore un arménien, Varoujan, d’origine arménienne, né en France et dont c’était le premier voyage en Arménie, sa femme, l’adorable Nory, d’origine mauricienne mais dont il m’a fallu plusieurs jours pour découvrir qu’elle n’était pas d’origine arménienne, et encore deux arméniens.
D’une manière générale on a croisé plein de pique nique, même sous la pluie, toujours avec barbecue, et on a quasiment toujours été invités à les partager. Près de la forteresse d’Amberd, c’est un berger semi-nomade qui voulait inviter tout le groupe à partager le thé.

Encore tant d’occasions de s’entraîner à prononcer Chnorakaloutioune !

La salade de l’été : le Bo Bun d’Anne-Sylvie

En cette période de quasi canicule, quoi de mieux qu’une salade toute fraîche, et néanmoins assez consistante pour servir de plat unique ? C’est une recette de mon amie Anne-Sylvie, qui malgré (ou à cause de ?) ses origines suisses cuisine façon world food… Après une rapide recherche sur internet il semblerait que sa recette ne soit pas très orthodoxe : le Bo Bun traditionnel se cuisine avec du boeuf, et elle met du porc : adaptation personnelle ou origines suisses qui ressortent ? En tout cas, c’est délicieux comme ça.

Vous aurez besoin :
– d’un gos coeur de salade croquante émincé grossièrement,
– d’un concombre épluché et coupé en bâtonnets,
– d’un gros bouquet de coriandre (pour ceux qui n’aiment pas la coriandre, j’ai testé la menthe, c’est bon aussi),
– d’un oignon émincé finement et grillé (les flemmardes pourront toujours mettre des oignons frits du commerce)
– de 250 g de vermicelles cuits al dente et refroidis (j’ai mis des capellini de Barilla coupés en 4, c’est encore moins orthodoxe mais toujours très bon)
– de 500 g de porc cuit et émincé. Je mets du filet mignon cuit au four, suffisamment longtemps pour que l’extérieur soit croustillant. L’intérieur reste tendre et la différence de texture est super
– d’une poignée de cacahuètes à l’ancienne hâchées grossièrement
– de sauce pour nem, toute faite ou home made : citron –  nuoc man – sauce soja

C’est vite fait (le plus long est de cuire la viande), et en plus cette salade a la propriété étonnante de se conserver correctement même une fois assaisonnée !

Dans le temps je faisais une salade qui ressemblait en mettant du boeuf cuit saignant à la place du porc, des lamelles de carotte et des rondelles de courgettes crues, et pas de vermicelles. Mais au point où on en est, on doit pouvoir faire évoluer le concept en mettant du poulet, du surimi ou des crevettes. C’est ça que j’aime dans la cuisine : tout est permis tant que c’est bon !

Chroniques Arméniennes : sur la route

Rappelons que l’Arménie est un pays montagneux et vraiment froid l’hiver… Plusieurs conséquences à cet état de fait : les routes sont des routes de montagne avec enchaînement de cols et d’épingles à cheveux… et en plus, le goudron gèle et éclate l’hiver, ce qui fait que les routes sont en mauvais état. Si l’on ajoute à ce fait que l’Arménie n’est pas un pays riche et ne peut donc pas refaire le goudron tous les ans, vous aurez une petite idée de l’état du réseau routier.En fait, c’est bien moins pire que ce que l’on pourrait imaginer. Il y a même entre Erevan et le lac Sevan une bonne centaine de km d’autoroute. Pour le reste, le réseau routier principal est à deux voies maximum, et certaines routes assez fréquentées sont en piteux état.

Un élément bien agréable : comme l’Arménie n’a pas de pétrole, mais entretient encore des relations correctes avec l’oncle russe, la plupart des véhicules roulent au gaz. Que ce soit les bus, avec les bonbonnes sur le toit, les camions ou les voitures particulières, peu d’essence, peu de gaz d’échappement, moins de pollution.


Deux bus avec les bonbonnes de gaz sur le toit.

Pour les amateurs de carrosseries, une impressionnante collection de vieux camions, vieux bus, et la gamme complète de la production soviétique, quelques vieux side-car, et quand même, avec le développement d’une nouvelle bourgeoisie TRES riche, des 4/4 flambant neufs aux vitres fumées…

Sur la route, les panneaux de signalisation me ravissent toujours, les dessins diffèrent d’un pays à l’autre, et j’en fais collection (en photo, bien sûr).

Encore quelque chose que l’on ne voit plus guère chez nous, sauf au fin fond de la campagne : les troupeaux sur les routes principales, accompagnés de bergers à cheval.

Tout ce petit monde vit apparemment en bonne intelligence : les bergers poussent les bêtes pour dégager un petit passage à notre bus, il faut bien dire que la circulation n’est pas très dense.

Mon Avignon 2009

J’interromps le cours (déjà nonchalant) de mes Chroniques Arméniennes pour vous parler du Festival d’Avignon avant qu’il ne soit fini…Cette année, on l’a pris cool, en y passant 8 jours, ce qui permet de voir plus de spectacles sur un rythme moins frénétique, et donc de mieux en profiter. Notre brave camion nous a conduit jusqu’au camping de la Barthelasse, ou comme toujours il a été l’attraction…

Je change de formule cette année, et au lieu de ne vous parler que de mes préférés, vous livre mes commentaires au jour le jour… Comme toujours dans ma sélection, beaucoup de cirque, de la musique, et très peu de théâtre.

Cette année nous avons presque échappé à la malédiction du premier spectacle nul… Notre premier spectacle, Pan Pot, du collectif Petit Travers, n’était pas complètement nul. On est même restés babas pendant les 10 premières minutes. Mais deux excellentes idées ne font pas un spectacle, et au bout d’une heure on avait vraiment fait le tour de la question… Ah oui, pour ceux que ça intéresse, c’est du jonglage… Note : 1*

Deuxième spectacle, toujours du cirque : Les Kalderas dans Magic Manouche Family. Je les avais vraiment adorés il y a quelques années. Là, ils ne sont plus que deux, lui est vraiment impressionnant, elle nettement moins. Le spectacle (en plein air et au chapeau) se laisse regarder avec plaisir, mais ne me laissera pas un souvenir impérissable. A 21 h dans la cour de la manutention. Note : 2,5*

On change de registre avec Paroles d’Etoiles, un spectacle sur les enfants juifs cachés pendant la guerre. Une copine du cirque joue dedans, et le spectacle est superbe. J’ai pleuré tout le temps, mais j’ai la larme facile. Les tout jeunes comédiens chantent, dansent, jouent du piano ou du violon, un sujet très fort qui fait réfléchir. C’est au Pulsion Théâtre à 13 h 45. Note : 3*

Encore un sujet sérieux avec Pepito Matéo dans “Dernier Rappel”, puisqu’il nous parle de la vieillesse. Je l’avais déjà admiré dans “Parloir” sur les prisons, et c’est aussi bien. C’est à la fois très fort, très juste souvent drôle. C’est à la Manufacture à 17 h 55. Note : 2*

De nouveau du cirque, avec Tabù, du cirque gallois Nofit State. C’est un peu décevant, avec des moyens énormes, une structure évolutive splendide, mais beaucoup de gesticulations sans intérêt. Quelques beaux numéros, un genre d’enthousiasme un peu forcé… En plus les spectateurs doivent se déplacer tout le temps et il y a des moments entiers où je n’ai rien vu. Note : 1,5 *

Un groupe vocal très sympa, 2 garçons, 2 filles, des voix superbes, c’est très bien. Avec un baryton qui fait des percus buccales carrément impressionant. Le jeu de scène est simple et amusant. Ca s’appelle Barber Shop Quartet, c’est au Monte Charge à 12 H, et c’est vraiment bien. Note 3* www.barber-shop-quartet.com

Une fois de plus les Accrostiches ont fait fort… Toujours accompagnés de leur génial musicien Octave, nos trois joyeux lurons ont encore fait des progrès, et leur spectacle est encore plus drôle, plus fluide, plus génial. Et en plus cette fois, ils avaient invité une sublime cordeliste, Nadine. Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, c’est du cirque : portés acrobatiques, jonglage et équilibre, le tout en musique et en rires. Un des mes spectacles préférés. C’est à l’espace Vincent de Paul à l’île Piot à 17 h. Il est plus que prudent de réserver plusieurs jours à l’avance, je ne suis pas la seule à les adorer. Note : 3,5 *

Après ça, un spectacle que j’avais aimé il y a quelques années, Les Frères Brother. Ben là, ils m’ont déçue. C’est toujours le même spectacle, et ça fait déjà un bout de temps qu’ils le tournent. En plus il faisait une chaleur d’enfer à Avignon. Alors, un peu fatigués les Frères ? Je suis restée sur ma faim. Au Monte Charge à 20 h 45. Note : 1,5 *

De retour à l’ïle Piot pour le Plateau Cirque présenté par la région Midi Pyrénées tous les jours à 18 h 30. Des élèves de 3° année de l’école du Lido, que du beau, du bon, du génial. En plus c’est gratuit, le lieu est sympa, franchement allez-y. Note : 3*

Après ça, Ivre d’Equilibre de Pascal Rousseau dont on nous avait pourtant chanté les louanges nous a bien déçu. Le personnage est assez attachant, il nous parle de son grand père berger dans les Pyrénées, le décor, la structure, sont superbes, mais… y’a quelque chose qui ne passe pas. La technique des numéros n’est pas à la hauteur du “cinéma” qu’il fait autour, la musique, pourtant belle, est trop forte… en bref, c’est un spectacle “presque…” et c’est encore plus énervant. C’est au Collège de la Salle à 15 h. Note 2 *

Une bonne surprise avec un groupe vocal à capella, Elull Noomi. Quelque part entre Zap Mamma, Nosfell et Bobby Mc Ferrin, dans une langue inventée et sur leurs propres musiques (et une bonne part d’improvisation) c’est très agréable à entendre, les chanteurs sont visiblement heureux de chanter, il se dégage quelque chose de positif et de vraiment sympa. Et pourtant, j’étais fatiguée et susceptible de décrocher facilement. C’est à 19 h 30 à la maison de l’Avocat (juste hors les murs). Note : 2,5 *

Un petit bijou de spectacle de cirque : ” L’essenciel” de la Compagnie (Rêve)2. Ils sont juste tous les deux, ils s’aiment et ça se sent. La structure est super jolie avec un côté “nid du marsupilami”. C’est frais, techniquement éblouissant, et ce qui ne gâte rien, lui est super sympa, et elle est super mignonne. C’était à Villeneuve, mais c’est fini. Par contre ils viennent d’Uzès, c’est pas loin, et peut être qu’on les reverra par ici ? Note : 3,5 * www.reve2.com

Premier spectacle nul, pourtant chaudement recommandé… White Side Story, des clowns russes au Théâtre des Béliers. Pourtant la première image est magnifique, un monde blanc endormi, l’ambiance est belle avec force bulles de savon et jeux de lumière. Mais on ne comprend rien à l’histoire, c’est quand même au bord de l’hystérie, et Dieu que ça paraît long !
Note : 0 *

Oignons, Carottes et Petite Fleur, comme son nom l’indique c’est un hommage à Sidney Bechet. Pas de flyer, pas de carte, on est 15 dans la salle… Pourtant la musique est géniale et bien jouée, les musiciens (des gentils papys) sont sympas, mais les petites scènes intermédiaires sont consternantes, heureusement pas trop longues. J’ai quand même appris des choses intéressantes sur Sidney Bechet, par exemple qu’il avait composé “Petite Fleur” en allant pisser au milieu d’une session ! C’est à Présence Pasteur à 18 h. Note : 2 *

Warren Zavatta : encore un spectacle presque très bien. Warren règle ses comptes avec son illustre aïeul et le monde du cirque. C’est drôle, le rythme est d’enfer, le personnage sympa, mais je ne suis pas complètement rentrée dans l’histoire. Un peu trop mélo à la fin.  Au Collège de la salle à 20 h. Note : 2,5 *

J’avais déjà repéré l’affiche l’an dernier. Cette fois ci, je suis allée voir la pièce. Impudique ? au Bourg Neuf à minuit. On ne comprend pas grand chose à l’histoire, mais la musique est très belle, les comédiens sont jeunes et beaux et sincères. Je salue la performance, à défaut d’avoir tout apprécié. Note 1,5 *

Du superbe : Ieto, à 14 h à l’espace Vincent de Paul à l’île Piot. Quelques bancs, deux acrobates qui défient les lois de la physique, la structure qui se construit sous nos yeux. Tout simplement génial. Note : 4*

Pour changer, le Contoir des Ecrits Vins à 18 h 30 à la Maison des Côtes du Rhône. On boit (du Côtes du Rhône) en écoutant 5 chanteurs (globalement excellents) nous chanter des chansons à boire de tous les siècles. Drôle et divertissant, largement mieux que ce que j’en attendais. Note : 2,5 *

Presque bien, cette malédiction nous a poursuivi cette année : et encore une fois avec Sweet System, à 21 h 45 au Palais Royal. Elles n’étaient là que depuis la veille, sans doute la raison d’un son aussi pourri. En tout cas, ce son pourri nous a gâché tout le concert. Dommage, car ces trois chanteuses de jazz semblent avoir tout pour plaire : des superbes voix, une pêche d’enfer, un répertoire de standards… Mais là, on n’a pas entendu grand chose. Je leur donnerais volontiers une seconde chance ! Note : 1,5 * en l’état.

Un dernier petit bijou, qui mérite que vous vous leviez tôt : L’arbre sans Fin, d’après Claude Ponti, à 1O h au Gilgamesh. La merveilleuse comédienne, Isabelle, mime et raconte l’histoire en langue des signes (ses deux parents étaient sourds, c’est sa langue maternelle). Nicolas et François lisent l’histoire, et la “bruitent” avec toutes sortes d’instruments. C’est génial, on sort de là décidé à apprendre la langue des signes, émerveillés et conquis par ce trio. Ils racontent aussi dans la même formule à 16 h 30 sur l’esplanade du Palais des Papes l’histoire des musiciens de Brême, et c’est aussi bien. Mon coup de coeur cette année. Note 4*.