Jusqu’à présent, quand je pensais Exposition Universelle, je revoyais les vieilles photos sépia de l’exposition universelle de Paris, et il faut bien avouer que j’étais totalement passée à côté des éditions plus récentes.
Mais l’avantage d’avoir un amoureux qui s’intéresse à tout c’est de découvrir plein de nouvelles choses… Et nous voilà donc partis pour Milan. Le thème de l’expo étant “nourrir la planète”, ça nous allait assez bien, gourmands que nous sommes…
Alors, d’abord, c’est grand ! Plus d’une centaine de pavillons (dont une cinquantaine de pavillons de pays) sur un peu plus d’un km2, ça oblige à prévoir un peu de temps (en 3 jours, on a presque tout vu, mais ça a été intense) et surtout, surtout de bonnes chaussures !
C’est aussi super bien organisé, avec des toilettes et des fontaines d’eau partout (et même d’eau gazeuse !), des volontaires qui distribuent des plans et des éventails (il faut dire que nous étions en juillet, en pleine canicule), des endroits pour se reposer, etc…
Pour les détails pratiques, n’hésitez pas à me poser des questions ou à aller voir le blog de Funambuline, qui regorge de précieux conseils. Ou si vous me suppliez, je ferai peut être un article spécial “Expo Milano pratique” !
Pour moi, je vais plutôt vous parler de ce qui m’a plu… Globalement, les pavillons qui nous ont le plus marqué sont ceux qui arrivaient à nous dépayser, et à nous faire oublier où nous étions. Parmi les meilleurs exemples, le pavillon polonais : une prairie fleurie ornée de statues et entourée de murs miroirs où l’on changeait brutalement d’univers, ou le pavillon autrichien qui consiste en une forêt dans laquelle sont aménagés des chemins.
Dans mon top 5, le pavillon du Népal. Situé à l’entrée de l’exposition, c’est un temple bouddhiste, hors du temps, où sont même prévues des chaises longues pour se reposer, sous le regard bienveillant de Bouddha.
Toujours en Asie, on a craqué pour le pavillon du Japon, malgré une très longue queue en plein soleil… Le pavillon est construit comme une sorte de mécano de bois, sans colle ni clous ! A l’intérieur, que du virtuel, mais magique ! On est accueilli dans une immense pièce sombre, où s’éclaire soudain un champ de fleurs blanches (en leds) tandis qu’autour de nous les murs s’animent. C’est beau, surprenant, irréel, et grâce à mon amoureux je peux même vous en montrer une photo ! La suite de la visite est du même ordre, c’est vraiment un pavillon à ne pas manquer.
A une époque où le french-bashing est de règle, j’ai entendu partout dire que le pavillon français était nul. Je ne suis pas du tout d’accord ! D’abord son architecture de bois entièrement ouverte est magnifique. Ensuite c’est un des rares pavillons à avoir vraiment respecté le thème : on y présente donc tout ce qui fait la spécificité de la cuisine française (ça va des ustensiles aux produits) mais aussi d’autres cuisines du monde. Tout cela est accroché à la structure, dans un joyeux méli-mélo. Pour ceux qui connaissent, je trouve que ça fait penser à la célèbre quincaillerie l’Empereur à Marseille.
Une interrogation demeure concernant le pavillon français : le coin consacré aux bières est à peu près 3 fois plus grand que celui consacré au vin… Je suppose que l’Union des Brasseurs français a dû aligner plus de cash que l’Union des Vignerons 😉
Pour visiter le Pavillon du Brésil, on est obligé de grimper par un gigantesque filet (de 30 m de long), genre accrobranche, qui surplombe un jardin. C’est ludique, drôle, et pas pratique avec mes sandales à talons 😉
Le pavillon des Pays Bas n’est pas un pavillon : c’est un espace à l’esprit fête foraine où sont rassemblés des food-trucks et des attractions, comme un café-grande roue où on peut boire sa bière en prenant de la hauteur ! J’ai adoré l’ambiance et la manière de réinterpréter le thème de l’expo.
Ce n’est pas un pavillon de pays, mais le Pavillon Zéro est celui par lequel on accède à l’expo. Il est magnifique, et dès l’entrée le ton est donné : une immense bibliothèque en bois, qui donne accès à une succession de salles présentant le thème de l’expo. C’est beau et intéressant !
Après, on voit tant de choses en 3 jours, que tout devient vite flou et ne reprend vie que grâce aux photos ! Donc en vrac…
Je n’attendais pas grand chose du Pavillon russe, à tort ! D’abord c’est le seul pavillon où l’on accueille les visiteurs en leur offrant à boire dans un laboratoire genre “savant fou”, ce qui m’a donné l’occasion de regoûter le kvas, quelques 40 ans plus tard. Puis, dans la grande tradition de l’hospitalité russe, on vous offre du pain et du sel. Malheureusement je n’avais pas de photos mais mon amoureux est venu à mon secours… Son architecture est vraiment superbe, avec une immense lame de métal qui sert de promontoire d’où l’on domine toute l’expo.
Nous accueillant avec des dragons et des haies d’oeillets d’Inde, le pavillon chinois était finalement très intéressant et très beau. Dès l’entrée, le plafond d’ombrelles de papier crée le dépaysement. Ensuite, un champ de leds changeant sans arrêt de couleurs, assez fascinant. De belles photos qui donnent envie de voyager. Finalement, sans aucune queue, un pavillon bien plus intéressant que beaucoup !
Toujours un monde fou pour visiter le pavillon italien, un des plus gigantesques de l’expo. Dedans, beaucoup de vide, mais aussi de vraies trouvailles; comme cet ensemble de salles dont le sol, fait de miroirs, reflète à la façon d’un kaleidoscope les images magnifiques de paysages italiens projetées sur les murs.
Mention spéciale pour le Pavillon Tchèque, qui propose une immense pataugeoire accessible à tous, et faisant le bonheur des enfants, avec des chaises longues pour déguster une bière les pieds dans l’eau et de grosses bouées jaunes pour se laisser flotter… Un gigantesque oiseau de métal faisant office de conduite d’eau vaporise de l’eau, bienvenue par cette chaleur…
La visite du Pavillon belge n’a pas un grand intérêt, par contre à l’extérieur du pavillon il y a deux pépites : un stand de bières belges et un stand de véritables frites belges, pris d’assaut en continu… Je dois avouer que nous avons mangé beaucoup de frites et bu beaucoup de bières… D’ailleurs pour nous, le thème de l’expo aurait pu être “Bières du monde” parce que si on n’a pas beaucoup testé les cuisines locales (pourtant chaque pavillon propose son resto), chaleur aidant on a bien testé les bières …
Le pavillon du Vietnam, inspiré par la fleur de lotus, dont le plus intéressant est son architecture de bambou.
Les “cluster” thématiques, riz, café, cacao, etc… qui permettent à de “petits” pays d’être présents, pas très intéressants, les présentations de ces pays tournant plus à la vente de colifichets artisanaux.
L’arbre de vie, le symbole ou le totem de l’expo, superbe sculpture de 30 m de haut qui prend vie par des jeux de lumière et des jets d’eau toutes les heures.
Le spectacle Allavita, créé soi disant spécialement par le Cirque du Soleil pour l’expo. Malheureusement composé pour moitié d’une espèce de pantomime fastidieuse et bouffone. Ensuite, quelques jolis numéros, mais rien d’exceptionnel et on reste clairement sur sa faim (surtout vu le prix du spectacle…)
Le seul intérêt du pavillon du Koweit, c’est son architecture de voiles qui n’est pas sans faire penser à la fondation Vuitton, et qui s’anime de couleurs le soir.
On n’a pas réussi à aller voir le Pavillon Suisse, à l’organisation toute suisse, où il faut réserver ses tickets à l’avance pour l’heure de visite souhaitée… On a zappé Israël et le Vatican (pour des raisons peut être similaires;), et globalement pas beaucoup de souvenirs d’une bonne partie des pavillons qu’on a visités… Alors pour compléter mes déficiences, je vous conseille la lecture de cet autre article de Funambuline, dont les coups de coeur sont assez proches des miens.
Et puis, (j’dis ça, j’dis rien) l’expo dure jusqu’au 31 octobre, alors ce serait dommage de ne pas y faire un tour ! Parce que finalement faire le tour du monde en 80 heures, c’est pas mal, et Milan, c’est pas loin…