Le plus grand menu du monde

Bill François fait partie de ces gens énervants dont les multiples talents vous poussent à vous interroger sur vos propres réussites. Normalien, docteur en hydrodynamique, vainqueur de concours d’éloquence comme le Grand Oral de France Inter qu’il remporte à 25 ans et auteur déjà de 3 livres.
Celui dont je vais vous parler s’appelle “Le plus grand menu du monde” sobrement sous-titré “Histoires naturelles dans nos assiettes “. Et de fait, tout au long des 260 pages du livre, Bill François va nous raconter d’innombrables histoires sur ce que nous mettons dans nos assiettes et tout particulièrement sur ceux à qui on doit de pouvoir le faire. En effet, contrairement à ce qu’on imagine, pistache, fraise, haricots ou pommes n’ont pas toujours été à notre menu.
Traversé d’aventuriers et de savants fous, le livre fait une place spéciale à Frank Buckland, le fils de William et Mary, un couple de scientifiques britanniques du milieu du XIX° siècle, digne d’un roman de Jules Verne. Leur espoir secret était de trouver un moyen de vaincre la faim dans le monde, de trouver l’animal providentiel qui offrirait, même aux plus pauvres, ce qu’on considérait alors comme un confort vital, manger de la viande.
Digne fils de ses parents, le jeune Frank servait à ses camarades d’Oxford des insectes et des brochettes de souris et avait adopté un ours brun âgé de 6 mois qu’il avait déguisé en étudiant pour pouvoir le cacher dans son collège.
Ses parents ayant testé tout ce qu’on pouvait manger comme espèce animale en Angleterre, Frank décida de chercher plus loin. Arès avoir goûté la panthère morte au zoo de Londres (verdict : pas terrible), il passa un accord avec les gardiens du zoo pour déguster tout ce qui y décédait.
Après diverses aventures dont la création d’un “comité d’acclimatation” (un échec auquel on doit cependant la prolifération d’écureuils gris à Hyde Park), il se lança dans la réimplantation du saumon dans les rivières anglaises. Et si aujourd’hui le saumon remonte encore les fleuves il le doit beaucoup à Frank Buckland.
Frank n’a jamais trouvé la bête miraculeuse qui nourrirait l’humanité mais l’homme qui fit entrer un ours à Oxford et se prenait pour un saumon a posé les bases de la lutte pour la protection des écosystèmes aquatiques.
Ce n’est que l’une des multiples histoires racontées par Bill François. Le livre se lit comme un roman et on y apprend des tas de choses tout en riant souvent aux éclats.
Une lecture que je vous recommande donc absolument ! Et pensez à me dire si vous aimé ce livre autant que moi.

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