10 petits jours en Tunisie, à l’occasion du mariage d’un copain, découverte d’un pays que je n’avais fait qu’effleurer il y a beaucoup d’années, coup de coeur pour des paysages magnifiques, des gens adorables, un pays différent mais néanmoins si proche… Pas de dépaysement brutal, une culture, un humour, des références communes rendent ce pays particulièrement facile à aborder, sans même parler du fait qu’il est toujours possible de s’y faire comprendre.
Plutôt que de vous raconter notre périple par le menu, je vais laisser parler une petite sélection des 600 photos que j’ai rapportées…
Arrivée à Tunis, on file vite plein ouest vers El Kef. El Kef, malheureusement pas de photos… Le gardien de la forteresse nous la fait visiter de nuit, juste nous, moment magique…
Dougga, site classé au patrimoine mondial de l’humanité. On se balade dans la ville romaine…
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Cette statue n’a pas perdu sa tête… Elle n’en a jamais eue ! Pour des raisons d’économie, on changeait uniquement la tête lors de l ‘arrivée au pouvoir d’un nouvel empereur… On pourrait faire ça chez nous aussi, non ?
Haïdra, un autre site impressionnant : des hectares de ruines, disséminées en plein champ, ni touriste, ni gardien… Et des images de Tunisie éternelle…
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Comme partout en Tunisie, le sublime côtoie le sordide : des détritus jonchent les plus beaux sites, l’écologie n’est pas encore une valeur nationale… Au pied de l’arc de triomphe, un cimetière de canettes…
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Plus au sud, Le Lézard Rouge, un petit train touristique. qui permet de remonter une gorge inaccessible autrement. La balade est moins intéressante que le train lui même : magnifiquement restauré, chaque wagon est différent. Arrivées très tôt, nous nous adjugeons forcément les meilleures places… Drôle de voir la moue de dépit de tous les nouveaux arrivants nous voyant déjà installées !
La gorge que nous parcourons a servi de mine de phosphates, et comme souvent en Tunisie, ne s’est pas bien remise de son passé industriel : elle est jonchée de morceaux de rails, de tuyaux, de déchets… Belle balade quand même ! Et au passage, quelques images intemporelles, comme la Tunisie nous en offre si souvent.
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Nous attaquons ensuite les “oasis de montagne”, Tamerza et Mides. Tamerza ressemble à un gigantesque château de sable érodé par le temps. Ces villages, ainsi que de nombreux autres, ont dû être abandonnés en 1969 quand des pluies diluviennes les ont submergés, faisant s’effondrer les maisons de terre crue. Les pauvres habitants ont été relogés dans des villes modernes (et très laides) de béton. Curieusement, ce sont les mosquées qui ont le mieux résisté aux intempéries.
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A Mides, on nous raconte l’histoire de la Croix du Sud : Trois tribus se disputaient le contrôle de l’eau. Pour ne pas se faire la guerre, l’une est partie vers l’est, l’autre vers l’ouest et la troisième vers le sud. C’est donc un symbole de paix. Et le centre de la croix représente le puits.
Nous dormons à Tozeur, et découvrons sa merveilleuse médina. Les murs sont décorés de briquettes posées à des profondeurs différentes formant ainsi des motifs géométriques superbes.
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Route magnifique à travers le Chott El Jerib : la route s’enfonce toute droite au milieu de l’étendue : croûtes de sel ou miroir d’eau reflétant le ciel, -des mirages à perte de vue…
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Je ne verrai pas les dunes, car je suis malade et passe la journée à comater au fond de la voiture… Je ressuscite brièvement pour visiter le merveilleux village (en partie troglodyte) de Tamezret. Encore un village évacué lors des pluies torrentielles de 1969. Nous avons la chance de rencontrer Mongi Bouras. Informaticien à Tunis le plus souvent, il est né à Tamezret et consacre tout son temps libre à perpétuer le souvenir de la culture berbére. Il a créé un petit musée à Tamezret, reconstitué une maison troglodyte traditionnelle et nous la fait visiter avec passion.
A l’écouter, les berbères sont un peuple très attachant, et très attaché à la paix et à l’oecuménisme. Les seuils des portes sont toujours très bas, et ornés de symboles des 3 religions : 3 triangles et 2 mains. Comme on est obligé de s’incliner pour passer la porte, on se met ainsi sous la protection de ces 3 religions.
Les mariages sont librement conclus entre les intéressés : les soirs d’assemblées, les jeunes filles sont alignées au fond de la salle. Les garçons entrent un par un, chacun accompagné de 2 témoins. Dès l’entrée, il choisit une fille à qui il peut parler 10 mn. Si celle ci au cours de l’entretien n’est pas intéressée, elle baisse son voile, et le garçon ressort bredouille. Il pourra entrer une nouvelle fois, et tenter sa chance auprès d’une autre fille.
-Si la jeune fille n’a pas baissé son voile, la fois suivante le garçon pourra lui parler pus longuement, puis de plus en plus longtemps. A tout moment, même à la toute fin, la jeune fille peut baisser son voile et congédier le garçon.
Une fois mariés, les époux peuvent se séparer facilement au choix de l’un ou de l’autre. La jeune femme reprend les tissages qu’elle a apportés en dot et qui ornent la couche conjugale, et tout est dit.
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Toujours malade, je ne profite malheureusement pas de l’hospitalité de nos hôtes à Toujene. Préparée par la maîtresse de maison, la cuisine a pourtant l’air délicieuse…
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Panorama incroyable de la terrasse… Route de montagne, dans des paysages fauves parsemés de palmiers.
Ksar Haalouf et Ksar Djoumaa. Ceux qui ont vu le film ne seront pas étonnés d’apprendre que de nombreuses scènes de Star Wars y ont été tournées !
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A l’exception d’un berger qui passe, personne d’autre que nous dans ce cadre sublime.
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On prend le bac pour Djerba, le paysage change… Plus de palmeraies, mais des oliviers à perte de vue. L’architecture est différente aussi, et nous entrons dans le monde bleu et blanc propre à la façade est de la Tunisie.
Une mosquée souterraine, une mosquée en bord de mer, un merveilleux coucher de soleil, un hôtel magique (et pourtant un des moins chers): Djerba joue sur tous les tableaux pour nous séduire.
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Sur le port de Djerba, des dizaines de bateaux pirates attendent les touristes pour des journées “aventure”. Les gargoulettes qui servent pour la pêche au poulpe s’accumulent par milliers.
A côté la kasbah de pierre blonde veille.
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On remonte vers le nord, direction Kairouan, que nous avons la chance d’atteindre en fin d’après midi, quand les cars de touristes s’en vont. Nous avons donc quasiment la ville pour nous. Nous tentons le hammam traditionnel… Vision ahurissante en entrant : Botero ou Rubens, des monceaux de chair assez flasque, de quoi perdre vite fait nos éventuels complexes !
La ville est magnifique, murs d’un bleu très pâle nuagé, portes plus belles les unes que les autres, encadrements de pierre blonde… Le lendemain, nous nous levons à l’aube pour profiter encore de la ville avant les touristes, et du soleil levant sur la mosquée.
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Sur la route, des guirlandes de piments mis à sécher sur les murs des maisons, des haies de figuiers de barbarie croulant sous les fruits, des moutons partout, sur leurs 4 pattes, au mlieu des oliviers, gardés par une bergère en djallabah, mais aussi pendus par les pattes en train de se vider de leur sang, à divers stades de découpe, grillant sur les barbecues improvisés tous les 100 m…
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Petit tour à Bizerte, tout au nord. Petit port méditerranéen ravissant, grosse kasbah montant la garde…
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Tunis, la medina est moins belle que celle de Kairouan. Certains secteurs sont vraiment crades, d’autres ont visiblement subi une rénovation récente.
Dans le souk, les vendeurs nous hèlent, mais gentiment, sans l’agressivité que j’avais perçue au Maroc. Une réponse, un sourire, tout se passe bien.
Sidi Bou Saïd : OK c’est touristique… mais c’est tellement joli ! Si beau que nous y retournerons deux soirs de suite, boire un thé ou fumer le narguilé au Café des Nattes en regardant le soleil se jeter dans la mer.
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Un vrai coup de foudre à Tunis pour le marché central. Des montagnes de légumes disposés comme un tableau, un marché aux poissons extraordinaire, avec des poissons si frais qu’ils remuent encore les nageoires, pas un touriste…
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Pour voir d’autres photos :
http://picasaweb.google.com/chrileroy/NineNightsInTunisia?feat=directlink