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Recettes pour un anniversaire (bis)

Dieu merci, la terre ne s’est pas arrêtée de tourner, mais hier, j’ai pris un an… Heureusement, amis fidèles ou nouveaux, vous étiez là avec moi.

Et ce fut gargantuesque, comme souvent avec mes amis… Bien que je n’aie contribué à ce côté pantagruélique que pour une faible part, comme on m’en a prié, je livre ici les recettes d’hier soir.

Les fidèles lecteurs de ce blog seront indulgents : une partie de ces recettes figure déjà dans d’autres articles.

Pour commencer…

Le grand succès de la soirée, ou comment saouler vos amis sans une goutte d’alcool : le jus de raisin au gingembre. Compter 100 g de gingembre par litre de jus de raisin, l’éplucher (je trouve que la peau donne un léger goût terreux) le passer au mixer, et laisser macérer dans le jus de raisin 24 h. Filtrer, et servir, c’est magique !

Plus alcoolisé, mais ça reste raisonnable (5 – 6 °), mon Mojito à moi. Oui, je sais, Hemingway doit se retourner dans sa tombe à chaque fois que je le prépare (c’est à dire quand même assez souvent), mais c’est bon, rapide et facile à faire (je dirais même que ça pourrait faire partie des recettes inavouables…). 1 bouteille de Pulco citron vert, 1 bouteille de Pulco orange (sanguine, c’est joli, ça fait une boisson rose), 1 bouteille de sirop de sucre, 1 bouteille de rhum blanc, entre 2 et 3 bouteilles de Périer (au goût), et beaucoup de feuilles de menthe fraîche…L’apéro parfait des soirées d’été.

Pour grignoter en buvant…

La fameuse Tapenade d’Artichaut de Caroline. Là encore, limite recette inavouable.

1 kg de fonds d’artichauts surgelés (chez Picard, ils sont parfaits), cuits quelques minutes à l’eau bouillante salée, ou découverte récente, dans un fond d’eau au micro-onde.

Les passer au mixer avec huile d’olive, sel, poivre, basilic, un peu d’ail si vous aimez, un peu de citron. Ca se tartine sur des toasts ou des croûtons, et c’est vraiment bon !

Pour les plats suivants, il faut y avoir pensé à l’avance !

Les pois chiches au cumin : la seule difficulté, penser à faire tremper les pois chiches la veille. Le lendemain, bien les rincer plusieurs fois, les faire bouillir 15 mn à feu vif puis 1 h à feu doux, égoutter, et assaisonner tant qu’ils sont encore chauds : sel, poivre, beaucoup de cumin (ah bon ?), citron, huile d’olive (et un secret inavouable de plus : beaucoup de mélange “cuisine mexicaine” de Ducros).

Le magret au sel et aux épices : là, l’idéal est d’y avoir pensé une petite semaine avant, ce qui exclut l’improvisation ! Choisir un beau magret un peu épais, et le laisser une nuit au frais, entièrement recouvert de gros sel (gris de préférence). On ne doit plus du tout voir la viande, il faut un bon kg de sel pour un magret.

Le lendemain, le rincer très rapidement (juste pour enlever les grains de sel qui restent collés), le sécher et le frotter largement de piment d’Espelette + autres épices au choix (je conseille un peu de 4 épices).

L’envelopper dans un torchon, et le mettre en bas du frigo quelques jours. Plus vous attendez, plus il va sécher, au bout de trois jours il est parfaitement mangeable et encore très moelleux, c’est comme ça que je le préfère.

Le couper en tranches fines, et attendre les applaudissements !

Le taboulé à lmbiehn.jpg‘orange : ça c’est une recette de Michel Biehn, qui figure dans son merveilleux livre : “Le cahier de recettes provençales” que chaque nouveau-né devrait recevoir à la naissance.

On commence la veille. Pour un kg de semoule (mais ça fait beaucoup, je conseille la moitié, voire le quart), ou plutôt, 600 g de semoule de couscous grain moyen + 400 g de céréales gourmandes de chez Tipiak (ma touche perso), lever le zeste de 4 oranges bio, presser le jus de 10 oranges et 4 citrons, arroser la semoule CRUE avec, ajouter 200 g de raisins secs et laisser une nuit au frigo.

Le lendemain, égrener la graine, ajouter des tomates et des concombres coupés en petits cubes (plus une ou deux courgettes crues – touche perso), ciseler un beau bouquet de menthe et un de persil, saler, poivrer, rajouter un bon peu d’huile d’olive, et remettre au frais 2 h avant de manger.

Ca change du taboulé de collectivité, c’est surprenant et délicieux. Seul reproche à lui faire : il ne se garde pas longtemps, à peine quelques jours. D’où l’intérêt de ne pas en faire trop d’un coup.

Les cannelés : OK tout le monde en fait, mais cette recette est vraiment parfaite (merci à Jacqueline et à Sophie).

images3-7997_1000.jpgFaire bouillir 1/2 litre de lait avec de la vanille, et laisser infuser. Pendant ce temps,mélanger 250 g de sucre avec 125 g de farine. Ajouter 50 g de beurre fondu et 50 ml de rhum.

Ajouter la moitié du lait tiède et vanillé, puis 6 jaunes d’oeuf, puis le reste du lait.

Mettre au frigo pour une nuit au moins, mais 1 jour ou 2 ça marche aussi.

Au sortir du frigo, bien mélanger, et verser dans les moules à cannelés. J’utilise des plaques de moules en silicone, super pratiques, bien que moins belles (et moins chères) que les vrais moules en cuivre étamé ! Et j’ai aussi choisi la taille mini, parce que c’est joli, et que ça en fait plus à partager.

Dans cette taille, la température de cuisson idéale, je trouve, est 180°, bien que la recette d’origine dise 220°. ILa cuisson est assez longue (1 h + ou -), et vous allez avoir l’impression qu’ils sont en train de brûler. Pas d’angoisse, si vous les sortez trop tôt, vous aurez du mal à les démouler et ils ne seront pas croustillants à l’extérieur et fondants à l’intérieur.

Ces gâteaux ne se gardent pas pour deux raisons : d’abord il est impossible d’arrêter d’en manger tant qu’il en reste, et de toute façon, ils ramollissent et sont moins bons le lendemain.

THE Gâteau d’Anniversaire : Le vacherin praliné aux Framboises... Dérivé du Pralin de mon amie Sophie.

On peut le faire en version pure et dure, ou en version limite inavouable…

Dans tous les cas, on commence par un étage de Pralin :

Mélanger au batteur 100 gr de sucre glace et 4 jaunes d’oeufs, jusqu’à ce que le mélange blanchisse et épaississe. A part, battre les blancs en neige ferme.

A part monter 25 cl de crème fleurette en chantilly (ou version inavouable, acheter une bombe de chantilly toute faite, dans ce cas, diminuer la quantité de sucre dans le mélange sucre-jaunes).

-Avec toute la délicatesse dont vous savez faire preuve, réunir ces trois préparations sans les faire retomber, remplir un moule au tiers de sa hauteur et mettre au congélateur.

Etape 2 : le sorbet aux framboises. Là vous avez toutes les options, de la plus roots (aller ramasser des framboises, les passer pour en faire un coulis, ajouter 100 g de sucre et un jus de citron pour 1 litre de coulis, et passer à la sorbetière), à la plus inavouable : acheter 1 ou 2 bacs de sorbet framboise de bonne qualité.

Dans tous les cas, quand la couche 1 est bien prise, la soupoudrer généreusement de poudre de pralin (chez Vahiné) et de meringues brisées, ajouter l’étage sorbet framboise (il ne doit pas être trop froid pour que vous puissiez l’étaler un peu) et remettre au congélateur.

Refaire une fournée de Pralin (voir étape n° 1), en intercalant une nouvelle fois meringues brisées et poudre de pralin, remettre au congélateur jusqu’au moment de servir.

Passer le moule sous l’eau chaude pour pouvoir le démouler, recouvrir le dessus du vacherin de poudre de pralin, décorer si ça vous chante avec des framboises et/ou des meringues, et servir tout de suite.

-Nota : les proportions ci-dessus font un gros vacherin, pouvant régaler une trentaine de personnes.

Plein les yeux…

Un voyage initialement prévu pour nous conduire au Festival d’Aurillac. Tant de merveilles croisées en chemin que nous avons retardé de jour en jour notre arrivée là-bas. Et une fois sur place, étouffant dans la chaleur, noyées dans la foule et les voitures, démoralisées par l’organisation un peu sommaire, nous ne sommes finalement restées qu’une
demi-journée à Aurillac avant de reprendre la route, de retrouver nos grands espaces, les routes à grand spectacle, des paysages sans cesse différents, des “plus beaux villages de France” totalement inconnus au bataillon (Monesties… qui connaissait ?), des petites rivières moussues, et grand final : la descente des Gorges du Tarn, de Mende à Millau, des kilomètres de route à couper le souffle…

La suite en images, même si je suis cette fois-ci très mécontente de mes photos.

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Carcassonne, notre première ville rose, au coucher du soleil.

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Toujours à Carcassonne, collection de grimaces…

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Albi, coup de foudre.

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Albi, au milieu de la brique, la dentelle de pierre.

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Cordes sur ciel, la maison du grand veneur.

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Cordes et le ciel…

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Conques, dans son écrin de verdure.

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Le paradis à gauche, l’enfer à droite…

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Les tortures des pauvres damnés… C’est pas drôle, mais si quand même !

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Conques, toujours.

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Drôles de coiffures à Aurillac…

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Ca c’est dans le In…

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Dans le Off, les Complête Mandingues… des percus superbes.

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Retour au vert… et chapiteau terrifiant à Polminhac.

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Ispagnac, le Tarn.

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Le Chaos de Montpellier Le Vieux. Des rochers “ruiniformes”, qu’ils disent !

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Celui-ci s’appelle “Le Crocodile”…

Et voilà… Trop vite passée cette semaine, pas eu le temps de nous arrêter partout, mais tant d’autres endroits magnifiques nous appellent !

Et confirmation, s’il en était besoin, que pas loin de chez soi, juste à quelques kilomètres, se cachent des trésors merveilleux.
Petit accès de chauvinisme : quel beau pays, quand même !

Jardins… Paradis

De retour d’un mini road trip tendance cathare (dont je vous reparlerai certainement), je ne peux pas attendre pour chanter les louanges de deux jardins merveilleux, chacun dans son genre.

A Cordes sur Ciel, le Jardin des Paradis est une surprise délicieuse. Un panneau à l’entrée du jardin nous dit qu’en persan, un paradis est un endroit clos. Sur une toute petite surface, ce jardin réussit l’exploit de proposer plusieurs jardins d’ambiances et d’inspirations différentes, plus beaux et plus magiques les uns que les autres.

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De jolies idées, comme ce chemin d’eau fait de seaux se vidant les uns dans les autres, des mélanges de fleurs, de légumes, inattendus et superbes, un jeu de piste à la recherche des odeurs, des hamacs, des bassins, des WC incroyables, un charme fou.

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J’ai fait 150 km juste pour revoir le jardin du Vallon du Villaret, à Bagnols les Bains, près de Mende. Je l’avais découvert sous la pluie et dans le froid, et déjà c’était exceptionnel. Là, sous le soleil, c’est encore mieux.

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Un jardin inclassable, où se mêlent l’art, la découverte, l’aventure, la nature, les expérimentations… Un jardin où les enfants s’éclatent mais qui passionne aussi les adultes.

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Juste un exemple : une sorte de village africain de termitières… On peut rentrer dans les cases, monter dessus. Des billes de verre, que l’on fait glisser dans des trous à l’extérieur, et qui composent, en tombant à l’intérieur sur différents matériaux ou instruments toute une symphonie de bruits.

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Organisé par thèmes comme l’eau ou le son, ce jardin se visite aussi très agréablement juste pour le plaisir de marcher le long d’un ruisseau cristallin dans la fraîcheur de la forêt.

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De Villa en Villas…

Ces derniers temps j’ai eu la chance de visiter plusieurs villas, très différentes les unes des autres, mais dont chacune mérite sinon le voyage, du moins un détour…

A Saint Jean Cap Ferrat, la villa Ephrussi de Rothschild et la villa Kerylos, et dans le vieux Hyères, la villa Noailles. Trois rêves d’architectes, trois villas de mécènes, trois lieux suspendus au dessus de la mer.

La Villa Ephrussi de Rothschild, c’est un énorme bonbon rose, couleur préférée de son illustre commanditaire. Dans un cadre différent, ou avec un peu moins de talent, elle pourrait être aussi laide que disons, le Sacré Cœur. Là, elle est effectivement très kitsch, mais elle s’insère dans un jardin et dans un panorama d’une telle beauté que le tout en devient magnifique.

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Dans le hall, de nombreuses œuvres d’art, et cette cage en contre jour…

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Ce que j’ai préféré, ce sont les jardins à thème : jardin italien, andalou, médiéval, provençal, japonais…

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Et pour notre plus grand plaisir, un spectacle de jeux d’eau symphonique, très réussi, a lieu toutes les demi-heures : les jets d’eau semblent vraiment danser sur la musique.

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Le site de la villa : http://www.villa-ephrussi.com/

Tout près de là, La Villa Kerylos : http://www.villa-kerylos.com/fr/kerylos/

Rêve d’un amoureux de la Grèce Antique, cette villa posée au bord de l’eau veut reconstituer le décor d’un palais de cette antiquité grecque, jusque dans son ameublement.

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Je vous laisse admirer la somptueuse baignoire de marbre à pattes de lion… mais je n’ai pas pris en photo les lits de bois à sommier de cuir tressé, ou les autres meubles conçus exprès pour cette maison.

Pas vraiment de jardin ici, mais la mer sur 3 côtés rentre littéralement dans la maison, et vous explose au visage à l’entrée dans la bibliothèque… La maison est distribuée autour d’un patio, et à l’entrée nous sommes accueillis par une mosaïque nous souhaitant : –Xaipe (Réjouis-toi)… ce que nous fîmes !

Un peu plus récente, la villa Noailles à Hyères ( http://www.villanoailles-hyeres.com/ )vient de faire l’objet d’une restauration soignée et d’une très belle mise en valeur. C’est aussi l’occasion de découvrir Charles et Marie-Laure de Noailles, mécènes passionnés, qui ont commandé à Mallet-Stevens cette “petite maison intéressante à habiter”… Petite maison, petite maison… moi j’en veux bien une petite maison comme ça !

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Tout à fait cubique, toute blanche, la villa a malheureusement perdu son mobilier d’origine, mais l’expo très bien faite permet de l’imaginer. J’ai été particulièrement sensible aux photos des Noailles faisant des acrobaties, et même du cirque (poirier pour Marie-Laure, roue allemande pour Charles !).

La villa accueille aussi différentes expos temporaires sur le design.

Le jardin est extraordinaire : une partie en terrasses, véritable conservatoire de plantes, une immense terrasse-balcon sur la mer, un petit jardin secret en proue de bateau… Et de toutes parts, une vue exceptionnelle sur la mer, avec le vieux Hyères au premier plan.

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Si l’on ajoute que l’entrée est gratuite, l’accueil charmant et que tout est fait pour que, l’espace de quelques instants, vous vous sentiez chez vous, que demander de plus ?

N’importe quoi…

Emmenant un ami du nord visiter Avignon et découvrir cette merveille du monde qu’est le Palais des Papes, j’ai commencé par rire en voyant sur la place un gigantesque éléphant de bronze (?) la tête en bas, posé sur le bout de sa trompe.

J’ai beaucoup moins ri quand j’ai découvert que ce même artiste (enfin, artiste, moi j’appelle ça de la merde, pas de l’art) avait semé ses déchets dans le palais, et particulièrement dans l’endroit que je préfère, la Grande Chapelle. Ca s’appelle soit disant une expo… Moi je prétends que des gamins de 1ère année de maternelle n’auraient rien fait d’aussi laid, d’aussi vain, d’aussi inutile, d’aussi stupide.

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Un exemple : les deux magnifiques gisants (ci contre sur la photo) ont le visage couvert d’une sorte de bouse de terre cuite… on ne sait ni pourquoi, ni comment, c’est juste laid.

Et dans la grande chapelle, les petits tas de terre sont semés un peu partout, peut être pour nous rappeler que si ça c’est de l’art, on n’est pas dans la merde…

Bon le type qui a commis ça s’appelle Miquel Barcelo, et il y a longtemps que je n’ai pas vu aussi minable et suffisant. Quand je pense qu’il a dû être payé un pont d’or pour semer ses bouses, je me dis que je devrais me mettre à faire n’importe quoi moi aussi.

My GGGeneration

Revu hier avec le plus grand bonheur “my gggeneration” de l’Atelier du Possible.
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J’aime les spectacles que monte Bernard Colmet : que ce soit “Parade”, (du cirque sur des musiques de Chostakovitch), “La vie qui va” et ses belles histoires de femmes aux destins croisés, ou celui ci, “my gggeneration” qui nous raconte l’histoire du rock, ses spectacles sont justes, musicaux, riches et accessibles à tous. Le genre de spectacle qui touche, éduque, passionne, sans jamais prendre la tête.

Dans my gggeneration, 5 musiciens extraordinaires passent avec une facilité déconcertante d’un instrument à un autre, d’un style à l’autre. On démarre au milieu des années 50, avec Little Richard, Bill Haley, Gene Vincent et les autres.

1960 : la pire année de l’histoire du rock… Les rockers de la première heure meurent, arrêtent le rock, disparaissent de la scène…

Les années 70 s’annoncent, entrent en scène les Beatles, Bob Dylan, Jimmy Hendrix les Who et tant d’autres (j’aurais dû prendre des notes, mais j’étais tellement captivée par le spectacle que ce n’était pas possible, je ferai mieux la prochaine fois.

En toile de fond, les combats anti appartheid, le Vietnam, Woodstock… Des interviews, une image frappante de Pete Townshend disant, en parlant de ses amis morts “They might be your fuckin’ idols, they were my fuckin’ friends, they’re dead…”

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Et trop tôt, beaucoup trop tôt arrive la fin, la litanie égrenée de tous ces musiciens morts avant 30 ans. La phrase de la fin appartient à Cyrille (Martial… je l’aime) : “Ils étaient pas trop mal, mes vingt ans. On ne baisait pas sous plastique, on ne mangeait pas sous vide, on se smsait pas, on s’aimait, on se mailait pas, on se mélait…” (c’est beaucoup mieux en vrai, j’en ai oublié les deux tiers).

Bon, vous avez encore plein d’occasions d’aller voir (revoir) My GGGeneration :

mardi 20/07 à Allauch, vendredi 23 à Ensues, samedi 24 (c’est ma fête) à Simiane, vendredi 30 à Gignac, samedi 31 à Roquevaire, et en septembre : le 3 au Paradou, le 18 à Tarascon, le 23 à Rousset, le 2 octobre à Rasteau…

Et puis, je vous mets le lien sur le site, où vous pourrez écouter des extraits, voir des photos : c’est là.

Et tant que j’y suis : l’Atelier du Possible vient de créer un nouveau spectacle, “Immenses et Minscules” que j’ai râté à Avignon (la dernière c’était hier) mais qui va tourner dans la région à partir de l’automne.

PS le 3 août. Chanceuse que je suis, Bernard Colmet vient de m’envoyer le texte dit par Cyrille à la fin du spectacle. Je vous l’offre donc de sa part.

Ils n’étaient pas trop mal nos vingt ans

on baisait pas sous plastique,

on mangeait pas sous vide,

on rêvait pas surgelé,

on SMSait pas on s’aimait,

on se mailait pas on se mêlait.

On s’emmêlait les pinceaux mais on repeignait le ciel

On roulait sans ceinture à dix dans une deux chevaux

On chantait Guantanamera, on connaissait pas Guantanamo

No future n’était pas né, les Sex Pistols tétaient encore leur mère

On fumait sans être dénoncé par les cancéreux de l’anus

Tchernobyl était un champ de blé

Sartre perché sur un bidon parlait à la sortie des usines

On gueulait, on s’engueulait, on levait le poing, on baissait pas les bras.

On refaisait le monde…

On refaisait le monde…

On refaisait le monde…

la chanson qui m’obsède

Si vous me connaissez un peu personnellement, vous savez déjà que quand j’aime quelque chose, je l’aime…En particulier pour la musique ; je suis capable d’user un cd en l’écoutant en boucle non stop pendant des semaines. En ce moment, la chanson qui m”obsède, c’est ” Shape” de Sophie Hunger.

Sophie Hunger est suisse, elle chante en anglais (ou en allemand, ou en suisse allemand dit wikipedia, mais pas sur ses albums en tout cas…). L’album d’où est tité “Shape” s’appelle “Monday’s Ghost”. Depuis, elle a sorti un nouveau CD qui s’appelle “1983”, ce qui est aussi son année de naissance. Tant de talent si jeune, ça me déprime…
La “chanson dans ma tête” précédente, c’était “Hero” de Regina Spektor. Elle est née en 1980…

Le Rossignol

Je sais que je ne fais qu’attraper le train en marche, et joindre ma voix au concert de louanges qui encense ce spectacle depuis le début du Festival d’Aix, mais pourquoi faire ma bêcheuse et bouder mon plaisir alors que ce spectacle est une véritable féérie ?

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En plus, si vous avez peu de chances de pouvoir le voir en vrai (la dernière représentation a lieu ce soir et il semble que ce soit plein), il sera retransmis sur Arte Web Live, et ce serait dommage de le rater. De plus, il se pourrait qu’il passe par chez vous, auquel cas il vous faudra toutes affaires cessantes essayer d’obtenir des billets !

D’une certaine manière j’ai aussi eu de la chance : n’ayant même pas songé à réserver en temps et en heure, je ne pensais pas réussir à le voir quand la rumeur a commencé à se propager que c’était LE spectacle de l’année. De surcroît, il est donné au GTP, et s’enfermer dans une salle de spectacle par ces temps de canicule ne me tentait guère.

Pour une fois, je vais louer une initiative de la mairie d’Aix en Provence : à savoir la rediffusion dans des parcs de la ville, sur écran géant de certains spectacles du Festival. C’est donc en plein air, assise sur la pelouse du parc de la Torse que j’ai assisté à la retransmission du spectacle. OK, on perd le “réel”. Mais la captation faite par Arte Vidéo est de très bonne qualité, et permet, largement mieux que du fond de la salle et même que du premier rang, de saisir les moindres instants, les expressions des chanteurs, la magie de la mise en scène.

Je n’avais malheureusement pas révisé mon Andersen avant, je n’ai donc pas compris les détails de l’histoire, mais ça n’a aucune importance. Ce qui dans ce spectacle est exceptionnel c’est le mélange de la musique de Stravinsky, flirtant avec le jazz par moments, de chanteurs magnifiques, d’une mise en scène d’une richesse stupéfiante, de jeux d’ombres, d’acrobates, de costumes chatoyants… Difficile de parler de tout !

Le spectacle commence par plusieurs “petites” pièces , pour voix de femme, pour clarinette solo, pour choeur. A chaque pièce correspond un ballet précis de jeux d’ombres, de contre-jour, d’acrobates (qui m’ont fait penser à Pilobolus, c’est dire leur qualité !)… Une “piscine” occupe toute l’avant scène, renvoyant jeux de lumière, symbolisant la mer, la rivière.

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La deuxième partie c’est Le Rossignol proprement dit, un “mini” opéra en 3 actes sur le conte d’Andersen, “Le Rossignol et l’Empereur”.

Sur la mer, le pêcheur chante la beauté du chant du rossignol. L’image est magique., une lanterne chinoise éclaire la scène. Le rossignol lui répond (merveilleuse Olga Peretyatko) et son chant ne pourra pas vous laisser insensible !

rossignol2Comme dans le conte d’Andersen, le rossignol acceptera la captivité pour l’amour de l’empereur, sera détrôné par un vulgaire rossignol mécanique, et s’enfuira, emportant avec lui la joie et la vie de l’empereur. Mais il reviendra arracher celui-ci aux griffes de la mort (mise en scène saisissante !)
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Des trouvailles de mise en scène constantes, des images d’une perfection absolue, la beauté de chaque détail… Un moment magique.

Merci à Robert Lepage, le metteur en scène canadien, merci au chef Kazushi Ono, à tous les musiciens, les chanteurs, les acrobates, les marionnettistes, d’avoir su créer autant de beauté.

Des mérites comparés de l’homme et du livre…

Je veux parler bien sûr de l’homme sans majuscule, le mâle, et une fois n’est pas coutume, cet article sera franchement sexiste… Cela dit, messieurs, il vous suffit sans doute de remplacer “homme” par “femme” et vous pourrez le reprendre à votre compte !

Quel homme peut-il rivaliser avec un livre dans la vie d’une femme ? Tenez, juste un exemple : ce livre qui partage mes nuits ne m’empêche jamais de dormir en ronflant… Bien au contraire, même au milieu de la nuit, si victime d’insomnie je souhaite trouver le réconfort entre ses pages, il est là, disponible, prêt à me donner du plaisir sans ronchonner parce que je le réveille, et même si finalement le sommeil me gagne plus vite que prévu, il ne se froissera pas et acceptera sans broncher d’être mis de côté…

Mon livre m’emmène en voyage, quand je veux et où je veux. Pas besoin d’attendre des années cette fameuse balade à Carcassone : je tourne une page, et j’y suis ! Et si demain je veux Les Maldives, Les Seychelles, Tahiti ou la lune, je sais qu’il m’y emmènera fidèlement, sans me dire que le prix du billet dépasse ses moyens, qu’il n’a plus de vacances ou qu’il préfère la Thaïlande.

OK, mon livre ne fait ni la cuisine, ni la vaisselle, mais honnêtement, combien d’hommes le font ? En plus, il ne laisse jamais traîner ses chaussettes, ne laisse jamais l’évier plein d’assiettes sales, et n’oublie jamais de me remonter le moral quand j’en ai besoin. Si je le lui demande, il est prêt à me transformer en princesse ou en vahiné, à me rendre mes quinze ans et mon premier amour.

Il peut lui arriver de me tromper avec ma meilleure amie, il peut même lui arriver de partir avec elle : mais je sais qu’il me suffit de l’appeler pour qu’il revienne enchanter mes jours et mes nuits.

Dîtes moi franchement : pour vingt euros, quel homme serait-il prêt à tout ça ?

Under Heaven

Sitôt publié, sitôt enunder-heaven.jpgtre mes mains… Le onzième roman de Guy Gavriel Kay est sorti il y a quelques jours !

Situé cette fois dans un univers inspiré par la dynastie Tang du VIII° siècle chinois, ce roman est éblouissant, mêlant les destinées individuelles, la poésie, l’histoire.

Pour ainsi dire, rien de “fantastique” dans ce roman d’un auteur de Fantasy, rien de pesant, de didactique non plus, juste une histoire forte, et des personnages qui continuent à vous hanter longtemps après avoir refermé le livre.

J’avais moins aimé Ysabel, le précédent livre de GGK, mais avec “Under Heaven” le romancier revient à un livre aussi palpitant, prenant et original que “The Last light of the Sun“.

Je ne vous raconte pas l’histoire, mais vous ne serez pas déçu.

Note à mes lecteurs non anglophones : forcément, je l’ai lu en anglais… Mais patience, d’ici quelques mois, vu le succès précédent d’Ysabel, la version française devrait sortir. Et si, comme pour ses livres précédents la traduction est toujours d‘Elisabeth Vonarburg, vous allez vous régaler. Enfin un traducteur qui sait écrire… Normal puisqu’il s’agit d’un écrivain – traducteur.

En cherchant une éventuelle date de publication en français, je suis tombée sur un article de wikipedia sur le concept de “Tianxia”, “Under heaven”, ou “Tout ce qui est sous le ciel”. Comme je trouve ça intéressant, j’en retranscris une partie.

«Sous le ciel » (chinois : 天下, Pinyin : tiān xià) est un nom que les Chinois donnaient à la Chine à l’époque impériale. C’est un concept selon lequel la Chine exercerait un pouvoir sur le reste du monde, peuplé de « barbares ».
Le caractère 天 peut être traduit par « ciel » ou « paradis » et 下 par « en dessous » ou « bas ». L’expression, en plus de sa signification littérale, est utilisé par la population chinoise pour désigner le monde, à savoir tout ce qui est terrestre. Dans ce contexte, il peut donc être compris et traduit par « Tout ce qui se trouve en dessous des cieux ». Du temps des empereurs de Chine, ceux-ci étaient nommés « maître de tout ce qui se trouve sous le ciel».

L’expression revient sous une forme ou une autre tout au long du roman.

GGK est aussi un poète, et la poésie joue un grand rôle dans ce livre.

I remember my careless maiden time
I did not understand the world and its ways
Until I wed you, a man of the Great River.
Now on river sands I wait for the wind to change.

And when, as summer begins, the winds are fair
I think, husband, you will soon be here.
Autumn comes, the west wind whistles,
I know you cannot come to me.»

Ce qui traduit par moi sans talent donne :

“Je me souviens, dans l’insouciance de ma jeunesse
Je ne comprenais pas le monde, comment il tourne,
Jusqu’à toi, mon mari, venu de la Rivière
Maintenant, sur la berge, j’attends que le vent change

Au début de l’été, dans la brise si douce
Je pense, O mon époux, tu seras là bientôt.
Arrive l’automne, siffle le vent d’ouest
Je sais que tu ne peux pas me revenir.»