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Aubergines à la folie…

Ce n’est un secret pour personne : j’aime les aubergines, c’est mon légume préféré. Au point que ma bibliothèque regorge de livres de cuisine traitant des aubergines (qu’on m’offre avec régularité, et que j’achète de même) et que mon amie Zette m’a même tricoté une aubergine-doudou…

KIF 5929J’aime les aubergines, j’aime leur belle couleur brillante, l’agressivité de leur queue piquante (non, ce n’est pas cochon), leur chair crémeuse, leur texture dense. Reconnaissons que comme le coing (un autre de mes préférés) l’aubergine crue est tout à fait immangeable. L’aubergine ne se consomme que cuite, ça tombe bien, je n’aime pas plus que ça les crudités. L’aubergine se mérite, il faut la préparer, la cuisiner.

Très clairement typée méditerranéenne, l’aubergine aime plus que tout la tomate, mais tout lui va : épices, fromage, sauces, viandes. Je n’ai jamais testé le mariage avec le poisson, puisque je n’aime pas le poisson : avis aux volontaires, faites moi part du résultat de vos expériences.

Magique pour rajouter du moelleux à n’importe quel plat, il faut quand même lui concéder un penchant prononcé pour le gras, mais que l’on peut discipliner avec quelques astuces.

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Mes recettes préférées autour de l’aubergine (courte sélection, forcément !)

La plus simple, aussi bonne chaude que froide, la star des soirées d’été, la copine de tous les buffets : la bohémienne. Juste des aubergines, de l’huile d’olive et de la tomate, pour un plat frais, moelleux, goûteux.

Y’a pas plus facile : il faut juste sélectionner des aubergines sans graines (surtout pas les énormes venant d’Espagne que l’on trouve en super-marché et qui sont bourrées de graines, qui vous gâcheront tout plaisir). Achetez donc pour pas plus cher de petites aubergines très fermes, bien brillantes, et surtout ne les pelez pas.

Il faut les détailler en cubes (entre 1 et 2 cm de côté), et les faire étuver / mijoter avec de l’huile d’olive. Elles vont en boire pas mal, reconnaissons-le.
(Si vous voulez une recette plus light, je vous déconseille de les faire dégorger au sel : d’expérience vous n’arriverez jamais à les rincer assez, et votre plat sera trop salé. Faites les plutôt tremper dans un saladier de lait salé. Du coup, elles absorberont moins d’huile, et votre plat sera moins gras. Mais c’est plus long.)

Quand elles sont très tendres, un peu grillées, et commencent à se défaire un peu, ajoutez quelques cuillers de coulis de tomate, un peu de thym, du poivre, goûtez avant de saler, laissez mijoter quelques instants, et c’est fini. Il faut qu’il y ait nettement plus d’aubergine que de tomate, qui sert seulement de liant.

S’il vous en reste : ajoutez beaucoup de gruyère, soupoudrez de parmesan, et faites confire au four : vous avez ré-inventé les Aubergines Parmesanes !

Une recette chic et choc, volée empruntée à feu le restaurant “La Cour de Rohan” : roulades d’aubergines à la tapenade.

Ingrédients : des aubergines plutôt longes, de la mozzarella en bloc rectangulaire, des tranches de bacon pour petit déjeuner (en tranches longues) ou du jambon cru, de la tapenade noire et de l’huile d’olive.

Autant vous le dire, ça en jette, et vous n’en aurez jamais assez pour contenter tout le monde. C’est un peu plus long à faire. Il faut de préférence des aubergines un peu plus longues (20 cm) mais toujours sans graines. Et on ne les pèle toujours pas, d’ailleurs ON NE PELE JAMAIS LES AUBERGINES ! Voilà, c’est dit…

A la mandoline ou au couteau, les détailler en tranches dans le sens de la longueur. Ces tranches auront idéalement 0,5 cm d’épaisseur, mais on peut aller jusqu’à 0,8 cm.

Les badigeonner au pinceau sur les deux faces d’huile d’olive, les poser à plat sur une plaque de four (tuile à pâtisserie ou lèche-fritte) et passer au four. Attention, c’est vite cuit. Les sortir quand elles sont dorées, avant qu’elles ne sèchent.

Pendant ce temps, couper en lamelles de la même taille le bloc de mozzarella.

Empiler une tranche d’aubergine, une tranche de mozza, une tranche de bacon ou de jambon cru. Rouler, maintenir avec un pique à apéro.

Utiliser toutes vos tranches d’aubergines, puis poser les rouleaux sur la plaque du four et remettre au four juste le temps que la mozza commence à fondre.

Servir tiède ou froid avec une tapenade noire diluée à l’huile d’olive. Vous m’en direz des nouvelles !

Autant de manières de le faire que de gens qui le font : le caviar d’aubergines est si simple à faire que c’est dommage de l’acheter !

Faire cuire au four les aubergines entières, ni pelées ni débarassées de leur queue. Elles vont devenir toutes molles, c’est bien (vous noterez que ce n’est pas souvent que je fais l’apologie du mou…) !

Une fois refroidies (pour ne pas vous brûler), coupez les en deux, et raclez toute la chair moelleuse sans déchirer la peau (que vous pouvez jeter).

Passez la chair au mixer, ou déchiquetez la à la fourchette, suivant la texture que vous aimez, avec suivant les goûts : de l’huile d’olive, de l’ail, du citron, du yaourt brassé, sel et poivre. Le mélange ne doit pas être trop liquide.

Rajoutez à ce mélange (plutôt la version déchiquetée) des oignons hâchés revenus, du curry ou du garam massala, un bouquet de coriandre ciselée : vous obtenez une splendide Raïta d’Aubergines.

Et pour les félés d’aubergine dans mon mon genre, un livre à signaler Voyages de l’Aubergine, de Nina Kehayan. Ne me l’offrez pas, j’en ai déjà trois exemplaires…

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Jolie Vieille Dame

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Cuisse de Nymphe… Son nom n’est-il pas aussi joli qu’elle ?

Ce rosier est très ancien, puisqu’il fut introduit en France à la fin du 16° siècle, venant de Crimée. En anglais, son nom est tout aussi charmant, mais peut être moins suggestif : “great maiden’s blush” (grand rougissement de demoiselle).

Il en existe également une variété d’un rose un peu plus soutenu, qui porte le nom (prévisible) de “Cuisse de Nymphe Emue”…

Voilà mon petit bonheur du jour : la redécouvrir au fond du jardin, rayonnante dans son écrin de feuilles vert foncé.

Du beau et du laid tétin…

Je dois à Pascal (que je remercie) la découverte d’une face cachée de la poésie de la Renaissance, de Clément Marot en l’occurrence.
clement marotClément Marot, qui fut toute sa vie amoureux des femmes, inventa une nouvelle forme de poèmes : le blason, dont l’exemple le plus connu est “Le Blason du Beau Tétin” écrit en 1535.

Tétin refait, plus blanc qu’un œuf,
Tétin de satin blanc tout neuf,
Tétin qui fais honte à la rose,
Tétin plus beau que nulle chose
Tétin dur, non pas Tétin, voire,
Mais petite boule d’ivoire,
Au milieu duquel est assise
Une fraise, ou une cerise,
Que nul ne voit, ne touche aussi,
Mais je gage qu’il est ainsi.
Tétin donc au petit bout rouge,
Tétin qui jamais ne se bouge,
Soit pour venir, soit pour aller,
Soit pour courir, soit pour baller.
Tétin gauche, Tétin mignon,
Toujours loin de son compagnon,
Tétin qui portes témoignage
Du demeurant du personnage.
Quand on te voit, il vient à maints
Une envie dedans les mains
De te tâter, de te tenir
Mais il se faut bien contenir
D’en approcher, bon gré ma vie,
Car il viendrait une autre envie
gabrielledestrees

Le genre eut un tel succès que les blasons fleurirent de toutes parts… Est-ce en réaction, ou s’était-il fâché avec sa belle ? Il écrivit ” Le Blason du Laid Tétin “, qui bien que franchement hilarant ne connut pas le même succès… Jugez vous mêmes !

Tetin, qui n’as rien, que la peau,
Tetin flac, tetin de drapeau,
Grand’ Tetine, longue Tetasse,
Tetin, doy-je dire bezasse ?
Tetin au grand vilain bout noir,
Comme celuy d’un entonnoir,
Tetin, qui brimballe à tous coups
Sans estre esbranlé, ne secoux,
Bien se peult vanter, qui te taste
D’avoir mys la main à la paste.

Tetin grillé, Tetin pendant,
Tetin flestry, Tetin rendant
Vilaine bourbe au lieu de laict,
Le Diable te feit bien si laid :
Tetin pour trippe reputé,
Tetin, ce cuydé-je, emprunté,
Ou desrobé en quelcque sorte
De quelque vieille Chievre morte.

Tetin propre pour en Enfer
Nourrir l’enfant de Lucifer :
Tetin boyau long d’une gaule,
Tetasse à jeter sur l’epaule
Pour faire (tout bien compassé)
Ung chapperon du temps passé ;
Quand on te voyt, il vient à maints
Une envye dedans les mains
De te prendre avec des gants doubles
Pour en donner cinq ou six couples
De soufflets sur le nez de celle
Qui te cache sous son aisselle.
Va, grand vilain Tetin puant,
Tu fourniroys bien en suant
De civettes et de parfums
Pour faire cent mille deffunctz.
Tetin de laydeur despiteuse,
Tetin, dont Nature est honteuse,
Tetin des vilains le plus brave,
Tetin, dont le bout tousjours bave,
Tetin faict de poix et de glus :
Bren ma plume, n’en parlez plus,
Laissez-le là, veintre sainct George,
Vous me feriez rendre ma gorge.

J’ai préféré de pas mettre d’illustration pour le laid tétin…

Pour ceux que ça amuse, ce “contre-blason” a été mis en musique par Jacob Clemens non papa, et chanté par Dominique Visse et l’ensemble Clément Janequin.

Le Wagon Bleu

Contrairement à ce que certains pwagonbleu.jpgourraient insinuer, cet article n’appartient pas à la catégorie “spécial copinage”, car même si l’un des patrons est un cousin, la dernière fois que je l’avais croisé, il avait 5 ans…
Il s’agit donc du “Wagon Bleu” , 7 rue Boursault à Paris, métro Rome. L’originalité du restau est qu’il est installé (en partie) dans un authentique wagon de l’Orient Express, qui de plus, surplombe les voies derrière la gare Saint-Lazare… Comme dit le serveur avec humour, “C’est quand on arrive en Italie que le paysage devient magnifique ” !

Nous n’avons pas vraiment fait honneur aux talents du cuisinier, puisque nous avons tous craqué pour les planches de charcuterie et de fromages corses, d’excellente qualité, l’un des patrons étant d’origine corse. Mais, il faudra revenir pour tout goûter ! La carte est plutôt tendance cuisine de bistrot et twagonbleu2.jpgapas.
Dans la catégorie Tapas, une petite merveille à adopter d’urgence (c’est beau et c’est bon) : des tomates cerise coupées en deux à tremper dans une mélange délicieux de noisettes grillées concasses et de sel… un délice, et en plus c’est joli et original !

Une soirée vraiment agréable, un lieu génial et des prix tous doux : que demander de plus ?
Le Wagon Bleu, 7 rue Boursault, 75017 Paris. tel : 01 45 22 35 25. C’est ouvert tous les jours, midi et soir, sauf samedi midi.

https://www.wagonbleu.fr/

Adèle et la bête…

Vous pouvez adele.jpgme lyncher en place publique, je n’avais pas adoré les BD de Tardi : même si j’aimais les histoires, je trouvais le dessin triste, et le personnage d’Adèle un peu trop pète-sec !

Mais bon, ces BD font quand même partie du patrimoine de l’humanité…

Pareil pour Luc Besson : même si Le Grand Bleu est resté mon film préféré pendant des années, même si Le Cinquième Elément est fabuleux, et même si j’ai vraiment beaucoup ri en voyant le premier Taxi, j’avais tout de même renâclé devant ses pires japoniaiseries et devant le retour de la vengeance des Taxis.

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Louise Bourgoin m’avait éblouie dans La Fille de Monaco, et je la sentais capable de donner un peu de chair à cette coincée d’Adèle, alors, allons-y. Ce que je fis, et point ne regrettai !
Ca commence comme un Indiana Jones, un poil décalé, ça continue avec de l’action, des aventures, de l’humour, et même quelques clins d’oeil amusants.

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Mathieu Almaric est méconnaissable en méchant vraiment affreux, mais tous les acteurs sont excellents. On croit à fond au pterodactyle, et l’ensemble des trucages est remarquable.

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Je ne me souvenais pas de certains éléments de l’histoire : mémoire défaillante ou rajout cinématographique ? Je m’en vais de ce pas relire les BD de Tardi pour vérifier !

Envahisseurs !

Comme je suis à PariSI-1-copie-2.jpgs pour le boulot cette semaine et que je squatte le grand appartement de ma petite maman, je sacrifie à un de nos rituels favoris : la traque aux graphs et cette fois ci plus particulièrement la chasse aux Space Invaders !

Mekeskecé ? murmure la foule inquiète (mais qui avec ce blog n’en est plus à ça près…). Eh, lecteur ami, moi aussi je me suis posé la question pendant longtemps. Au fil de nos balades, nous avions plusieurs fois croisé des petits carrés de mosaïque, souvent cimentés au dessus d’une plaque de rue, et représentant des variantes toujours différentes de petits robots géométriques, les Space Invaders des consoles de la préhistoire informatique.

C’est ma maminSI-2-copie-1.jpgette qui a trouvé (comment ?) que toutes ces plaques étaient l’oeuvre d’un artiste (n’ayons pas peur des mots) parisien, qui depuis la fin des années 90 a entrepris d’envahir les villes du monde entier de ses créations. Je vous renvoie à Wikipedia pour les détails, et à son site pour la liste des villes envahies.

Sache, cher lecteur du sud que Marseille a été beaucoup touchée… et qu’à Aix, des 10 space invaders posés en 1998, il ne reste que 2 ! (un rue Brueys, et l’autre place des augustins)

A Paris, il y en a plus de 600 (vous trouverez photos et plan approximatif ici , et l’invasion est toujours en cours. D’où l’idée de nous organiser une journée de traque, en ce premier samedi de printemps digne de ce nom…

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Résultat des courses : mal aux jambes, seulement une dizaine de Space Invaders dénichés, mais beaucoup d’autres jolies découvertes, et la ferme intention de recommencer !

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Jolie surprise, un Mesnager sur le store d’une librairie à Beaubourg.

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Un très beau Nemo que je ne connaissais pas, au M° Ménilmontant.

Pour ceux que ça amuse, d’autres découvertes au fil des rues de Paris : Sur les murs…

Juste quelqu’un de bien…

Deux vieilles chansons qui me trottent dans la tête :”Quelqu’un de bien” d’Enzo Enzo et “Une sorcière comme les autres” d’Anne Sylvestre

Deux chansons manifestes de la difficulté et de la richesse qu’il y a à être une femme. De tous temps certainement, aujourd’hui plus encore qu’hier sans doute.

Qui suis-je, amalgame de toutes ces femmes qui cohabitent en moi ?
Suis-je la maman qui fait ce qu’elle peut, la ménagère exploitée, l’employée qui donne (qui vend, plutôt) 40 h de son temps chaque semaine à son employeur en essayant de faire en sorte qu’il soit satisfait de la transaction, celle qui garde une oreille attentive aux soucis de ses amies, de ses amis, celle qui tente de se nourrir de façon saine, créative et de préférence savoureuse tout en préservant la silhouette de ses 20 ans, (bien consciente dans ce domaine d’avoir touché le gros lot à la loterie du capital génétique), l’amante passionnée, la sentimentale qui pleure quand deux amoureux s’embrassent dans un film…

Et puis aussi, comment détourner les yeux de la misère du monde qu’on ne pourra pourtant pas soulager, comment ne pas succomber à la tentation de perdre son temps à feuilleter des magazines idiots ou à surfer sur internet, pourquoi me lever à l’aube pour faire ce que j’ai à faire, pourquoi ne pas baisser mon niveau d’exigence, pourquoi vouloir lire tous les livres et comment écouter toutes les musiques que j’aime  et aller plus souvent au cinéma ?

Et comment font-elles celles qui en plus arrivent à avoir une maison propre et rangée ?

Pourquoi y a-t’il si peu d’heures dans une journée, si peu de jours dans la semaine, et si peu de semaines dans l’année ?

En écho, quelques extraits des chansons :

J‘étais celle qui attend 
Mais je peux marcher devant 
J’étais la bûche et le feu 
L’incendie aussi je peux 
J’étais la déesse mère 
Mais je n’étais que poussière 
J’étais le sol sous vos pas 
Et je ne le savais pas 

Et c’est mon coeur 
Ou bien le leur 
Celle qui attend 
Sur le port 
Celle des monuments 
Aux morts 
Celle qui danse 
Et qui en meurt 
Fille bitume 
Ou fille fleur 

Et c’est ma mère 
Ou la vôtre 
Une sorcière 
Comme les autres 

J’dis bonjour à la boulangère
Je tiens la porte à la vieille dame
Des fleurs pour la fête des mères
Et ce week-end à Amsterdam

Pour que tu m’aimes encore un peu
Quand je n’attends que du mépris
A l’heure où s’enfuit le Bon Dleu
Qui pourrait me dire si je suis

Juste quelqu’un de bien
Quelqu’un de bien
Le cœur à portée de main
Juste quelqu’un de bien
Sans grand destin
Une amie à qui l’on tient
Juste quelqu’un de bien
Quelqu’un de bien

PS :  Une réponse en chansons sur le blog de Za : “Moi en mieux” de Clarika. Allez donc l’écouter !

Bonne humeur

Est-ce le printemps qui pointe enfin sa frimousse ? Hier, deux articles joyeux parmi mes blogs préférés.

Sur le blog de Maître Eolas, qu’on ne présente plus, -Lux Aurumque-, ou comment faire de la (belle) musique avec et grâce à internet. L’initiative d’un chef d’orchestre et compositeur, Eric Whitacre, qui, grâce à des vidéos diffusées sur internet, dirige un choeur virtuel de 185 choristes bien réels s’enregistrant en train de chanter. Le résultat est magnifique, et les images des choristes montrent le plaisir qu’ils ont pris à l’expérience.

Je vous laisse apprécier la morale très Eolassienne de l’article, que j’applaudis des deux mains.
Et je peux ajouter pour ma part, ayant assisté ce soir à un merveilleux concert mêlant doudouk arménien, guitare flamenco (flamenca ?), voix séfarades ou arabes, que c’est grâce aux artistes et à l’art que la paix rêgnera peut être un jour dans le monde…

PS : cette phrase n’est pas de moi, elle a été citée par notre merveilleux guitariste ce soir, et honte à moi, je ne retrouve pas son auteur ! Si quelqu’un qui lit ce blog peut m’aider…

Sur le blog de Bonne Nouvelle, qui malgré son nom n’a rien de religieux mais s’attache à ne moissonner chaque jour que les bonnes nouvelles, un joli article sur les clients d’une librairie bretonne qui, pour lui éviter d’être transformée en magasin de fringues ou en boutique de souvenirs, ont mis la main à la poche et racheté LEUR librairie.
Deux histoires à contre courant de la tendance actuelle au laisser faire, deux histoires qui montrent que quand on leur en donne l’occasion, beaucoup sont prêts à se bouger pour créer quelque chose en commun.
Et moi, rien que ça, ça me met de bonne humeur !

Résonnances…

A quelques mois d’induneton.jpgtervalle, deux livres passionnants sur des sujets presque identiques.

De Claude Duneton, “La Dame de l’Argonaute”, et de Tracy Chevalier “Remarkable Creatures”.

L’histoire de Lili Villepreux et celle de Mary Anning. Toutes deux, l’une dans la France de l’Empire, et l’autre dans l’Angleterre de la même époque, parviendront, bien que rien ne les y prédestine, à une importante renommée dans le domaine des sciences, chasse gardée des hommes de cette époque.

Avec sa verve habituelle, Claude Duneton nous fait revivre le parcours insolite de cette jeune paysanne corrézienne, montée à Paris pour y devenir domestique. Grâce – ou à cause – d’un accident de parcours que je vous laisse découvrir, elle sera brodeuse de grand talent, brodera la robe de mariée de Marie Caroline de Sicile, épousera un riche armateur anglais, partira vivre en Sicile et consacrera la dernière partie de sa vie avetracy.jpgntureuse à étudier l’argonaute, bestiole marine dont j’ignorais jusqu’à l’existence…

Je ne résiste pas au plaisir de vous citer un extrait de la description de l’argonaute trouvée sur le site de Port Cros : ” Le mâle, très petit (2 cm max. de longueur totale) a la faculté d’introduire puis de laisser son bras copulateur à l’intérieur de la femelle. ”

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Tout est vrai, tout est palpitant, et comme toujours merveilleusement documenté…

A la même époque, mais de l’autre côté de la Manche, Mary Anning ne sait encore ni lire ni écrire, mais à 12 ans elle découvre le premier fossile d’ichtyosaure, et cette découverte mettra à mal la théorie dominante de l’immuabilité des espèces, créées par Dieu en 6 jours et inchangées depuis.

La vie de Mary ne sera pas facile, elle sera en butte à l’intolérance religieuse, à la misogynie importante des scientifiques de l’époque, on lui volera ses découvertes, et elle mourra à 47 ans d’un cancer. Cependant, ses découvertes de plusieurs fossiles d’espèces marines disparues aideront à faire évoluer les mentalités et la science elle même.

A ma connaissance le livre de Tracy Chevalier n’a pas encore été traduit en français. Il se lit facilement en anglais, à part le vocabulaire technique qui m’aurait été tout aussi hermétique en français…

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Un des plésiosaures découverts par Mary.