J’ai moins aimé la fête de la musique quand elle a commencé à s’institutionaliser, que les musiciens ont commencé à être payés pour jouer, et que les gros amplis ont envahi les places, reléguant les amateurs de musique moins bruyantes dans des endroits pas terribles, et bientôt nulle part.
Pendant quelques années, au village, la fête de la musique est restée ce qu’elle doit être : un moment convivial ou chacun peut présenter ce qu’il a envie de faire entendre. Même si au milieu les enfants des écoles chantaient faux, c’était bien, c’était le jeu, chacun y trouvait son compte.
Je déteste la fête de la musique depuis que notre connard de maire adjoint, le gros paysan enrichi qui ne sait ni lire ni écrire*, a viré le comité des fêtes de ses prérogatives, et l’a remplacé par une association bidon qui n’organise que des merdes (et encore, je suis gentille…)
Depuis que ce mal-comprenant règne sur le village, on a droit à un bal en lieu et place de la fête de la musique, avec un orchestre payé, qui joue les derniers tubes pendant que personne ne danse.
Cet année, c’est le bouquet : le cafetier de la place, qui devait trouver qu’il n’y avait pas assez de bruit comme ça, a embauché un DJ débutant qui nous balance du boum boum et du scratch (j’ai du mal avec les noms de ces non-musique) dans la plus totale indifférence d’un public absent.
Finalement, je pense qu’au lit avec des boules quies va devenir la seule façon sensée de passer la fête de la musique, quand on n’a pas la chance d’habiter au fin fond de la campagne…
* il s’appelle Robert Fouquet, et si vous pensez que ce que je dis est faux, vous avez raison, il est encore bien pire !