Il a fallu qu’au bout de 20 ans de supplications (Chéri, tu m’emmènes à Carcassone ?) je charge mes enfants dans la bétaillère familiale, et que, juste eux et moi, laissant le chéri sus-mentionné à ses promesses de gascon, nous partions enfin découvrir ce que Viollet le Duc avait laissé de la ville.
Ben, c’est comme le Mont Saint Michel ou Eurodisney, même si tu n’y crois pas, c’est magique (bon là je crois qu’avec Eurodisney, je viens de perdre encore 300 points d’estime – en plus en ce moment c’est mal fréquenté, je sais !)
Tout ça pour dire, qu’à Carcassone je me suis attablée à la table de Dame Carcasse et là d’un coup, mes yeux se sont dessillés, le ciel s’est ouvert, et j’ai découvert ce que c’était que le cassoulet.
Là dessus il ne m’a pas fallu longtemps pour essayer d’en faire à la maison, et là, Surprise, c’est super facile à faire (catégorie inratable) et encore meilleur que chez Dame Carcasse !
Donc, profitez des derniers jours de l’hiver pour vous faire du bien, d’autant que comme le dit si bien Estebe “la légendaire pétogénie du cassoulet n’est qu’un ragot malveillant, probablement diffusé sournoisement par les géants du fastfood pour nuire à ce concurrent joyeux…”
Moi, je fais simple (vous commencez à me connaître), et dans la grande guerre des haricots, j’ai choisi le Lingot.
Pour être sure de mon choix, j’ai essayé une fois avec des cocos, et j’ai trouvé ça dommage. On perd le fondant et le moelleux du lingot. Même au bout de 48 h de cuisson, le coco reste un coco, et ne se fond pas dans le plat.
D’abord, je fais tremper 1 kg de lingots tout une journée, puis je les fais bouillir 2-3 mn dans une grande marmite d’eau.
Une fois égouttés, les choses sérieuses peuvent commencer.
Je hâche menu 2-3 oignons que je fais revenir dans un peu de graisse (oie, canard, tout est bon) et surtout dans une grande cocotte en fonte munie d’un couvercle. Puis quelques gousses d’ail dégermées et écrasées. Je soupoudre de farine, je remue bien puis j’ajoute les haricots égouttés. Je continue à touiller. Je rajoute une ou deux louches de graisse d’oie . Comme le dit Michel Oliver, “l’important pour la cuisson des haricots, c’est de les nourrir avec de la bonne graisse d’oie, il n’y en a jamais assez.”
Puis j’enfonce au milieu des haricots quelques saucisses fumées, un bloc de poitrine de porc fumée ou salée, et suivant l’inspiration et la disponibilté : carré d’agneau, palette de porc, jambonneau, confit … Toute viande qui supporte une cuisson prolongée convient.
El voilà ! Il ne reste plus qu’à verser de l’eau aux 3/4 de la hauteur de la cocotte, de saler, poivrer, etc… Méfiance sur le sel si vous avez mis beaucoup de porc salé. Fermer la cocotte, et enfourner à four doux pour la nuit, ou au moins quelques heures.
C’est un plat qui se fait tout seul, comme je les aime. Les puristes feront gratiner dans un plat creux avant de servir, c’est bon, et le croustllant de la chapelure est agréable, mais c’est déjà super tel quel.
Et si vous vous sentez d’humeur exotique, la Feijoada, plat national brésilien, c’est du cassoulet aux haricots noirs…
Comment fait-on le cassoulet ?
Avec des haircots !
Mais on ne dois pas se tromper,
il faut de vrais lingots ….
Après les avoir faits tremper,,
tous ces haricots…etc…
Bon, je me suis fait doubler par Zette pour le commentaire private joke… !
Un conseil pour tous : il faut savoir mettre une pointe de modération dans l’exagération. A partir d’un kilo de graisse pour 100g de haricots, cela commence à devenir légèrement bourratif. Genre très bon mais au bout d’une demi-assiette tu te demandes où est passé ta faim.
Autre conseil, j’ai fini par l’emmener à Carcasonne, mais de nuit sous la pluie, au moins on est pas dérangé par les touristes comme au Mont Saint-Michel sur lequel j’ai fait la grave erreur de l’emmener de jour en Août.
Et puis Carcassonne, cela a beau être une jolie ville, c’est avant tout un super jeu de plateau, l’un des meilleurs des 20 dernières années, à tester avec ou sans cassoulet ! Et c’est pas Zette qui me contredira !!!